Plusieurs partis d’opposition et un groupe de la société civile au Togo ont appelé jeudi 4 avril 2024, à trois jours de manifestations contre le report des élections législatives et régionales, au lendemain de l’arrestation de neuf opposants et dans un contexte de tensions croissantes depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution fin mars adoptée par les députés dont leur mandat est caduque.
Ainsi quatre partis d’opposition (ADDI, ANC, FDR et PSR) et une organisation de la société civile (FCTD) « appellent les populations à les rejoindre pour une grande manifestation de protestation les 11, 12 et 13 avril », dans une déclaration publiée jeudi, et « demandent aux candidats de poursuivre la campagne sur toute l’étendue du territoire national ».
Cet appel à manifester intervient au lendemain de l’annonce du report des élections législatives et régionales, initialement prévues le 20 avril, afin, selon les autorités, de donner le temps à l’Assemblée nationale d’étudier une seconde fois le projet de nouvelle Constitution qu’elle a adoptée le 25 mars.
Après la levée de boucliers provoquée par cette nouvelle Constitution, qui fait passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, le président Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005 à la suite de son père qui a occupé la magistrature suprême pendant près de 38 ans – a ordonné la semaine dernière un nouvel examen du texte par les députés.
Déjà Neuf interpellations
Par ailleurs, neuf personnes ont été interpellées mercredi. Thomas Kokou N’soukpoe, porte-parole de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK, regroupement de partis d’opposition et de la société civile) a indiqué jeudi à l’AFP que « neuf membres de la DMK ont été arrêtés hier alors qu’ils sensibilisaient les gens dans le marché d’Akodessêwa sur l’illégalité de la révision constitutionnelle ».
L’information a été confirmée dans la soirée par le procureur de la République Talaka Mawama dans un communiqué lu à la télévision d’État. « Alors qu’aucune manifestation publique n’avait été autorisée, des individus ont été surpris, distribuant des tracts et scandant des slogans incitant à la révolte populaire », a déclaré le procureur avant de préciser qu' »une enquête judiciaire a été ouverte ».