Une vingtaine de jeunes filles du lycée Aflao Lankouvi et de l’école privée » Fondation la Bonne Semence », situés dans la banlieue nord-ouest de Lomé, ont pris part vendredi 5 décembre 2025 à un atelier interactif de sensibilisation sur les violences basées sur le genre (VBG) et le harcèlement en ligne.

Organisé par l’association féministe Ekina, avec l’appui du Fonds Pananetugri, cette initiative s’inscrit dans la campagne internationale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, célébrée chaque année du 25 novembre au 10 décembre.
L’atelier animé par les spécialistes de la question a permis aux participants de comprendre la distinction entre sexe et genre, les types de violences, leurs causes et les facteurs de risque ainsi que les conséquences.
Parlant des VBG aux participantes, Atha Assan a rappelé les dispositions légales qui protègent les femmes, les jeunes filles, les élèves et les apprenties au Togo.
Dans son intervention, le communicateur a insisté sur l’importance de la dénonciation et de la recherche d’un accompagnement adéquat en cas de violence. Des centres de prise en charge et des numéros verts (1011 etc.) ont été également communiqués aux apprenantes.

Nicole, élève en classe de seconde, confie avoir découvert l’ampleur du problème : « L’atelier a été très instructif. J’ai appris que nous, jeunes filles, avons beaucoup de droits, mais aussi que nous sommes très exposées aux VBG, surtout à l’ère du numérique où les menaces viennent de partout. »
Le thème mondial retenu cette année, « Tous unis pour mettre fin à la violence numérique contre toutes les femmes et les filles », a guidé les échanges. Les participantes ont été sensibilisées aux insultes, menaces, intimidations, manipulations ou encore à la diffusion non consentie d’images intimes : des violences souvent banalisées mais aux conséquences sérieuses.
Pour Émile Agbassinou, le deuxième communicateur, l’enjeu est majeur : « Le harcèlement en ligne est souvent sous-estimé, pourtant ses impacts émotionnels, psychologiques et sociaux sont bien réels. Nous avons analysé ses mécanismes, ses conséquences et les outils de prévention accessibles aux jeunes filles. Leur volonté de comprendre et de se protéger m’a impressionné. »

Rassemblées autour du slogan « Pas de clic pour la violence, pas de place pour le silence », les jeunes participantes ont été encouragées à adopter une posture de vigilance et à se soutenir entre pairs. Ornella, élève de troisième, rappelle l’importance d’une présence responsable sur Internet :
« Internet n’oublie pas. Même supprimés, les fichiers et messages peuvent réapparaître. Il faut faire attention à ce que nous publions. »
Au-delà de l’apprentissage, la rencontre a permis d’ouvrir un espace sûr d’expression, essentiel pour outiller les adolescentes face à des violences parfois invisibles mais profondément destructrices.
Le Fonds Pananetugri, premier fonds de jeunes féministes en Afrique de l’Ouest, soutient des initiatives portées par des filles et jeunes femmes œuvrant pour des changements sociaux durables.
Pour l’édition 2025 des 16 jours d’activisme, le Fonds Pananetugri conduit un plaidoyer régional stratégique, porté par ses organisations partenaires à travers ses 9 pays d’intervention.
L’association féministe Ekina, porteuse du webmagazine EkinaMag, milite pour une juste représentation et représentativité des femmes dans les médias et pour l’égalité genre dans la société.
Larissa KUEGAH







