La justice camerounaise a déclaré la fin de l’information judiciaire sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo vendredi dernier.
Cette annonce du tribunal militaire de Yaoundé intervient un peu plus d’un an après la mort de l’ancien directeur de la radio amplitude FM, elle signifie que le procès s’ouvrira dans les prochaines semaines.
Une vingtaine de personnes ont été inculpées dans l’affaire, elles seront toutes renvoyées devant le tribunal pour divers chefs d’accusation.
On note trois agents de la Direction générale des renseignements extérieurs (Dgre) qui sont inculpés pour assassinat et deux autres pour complicité d’assassinat, dont Justin Danwé, directeur des opérations de la Dgre, qui “n’a pas nié que c’est lui qui a organisé l’opération», selon l’ordonnance. L’influent homme d’affaires camerounais Jean-Pierre Amougou Belinga, réputé proche de plusieurs ministres et hauts responsables de l’État, avait été arrêté peu après le meurtre à Yaoundé, soupçonné d’être impliqué.
«Il est renvoyé devant le tribunal pour un motif inventé: complicité de torture» , a déclaré à l’Afp Charles Tchoungang, avocat de Jean-Pierre Amougou Belinga. Maxime Léopold Eko Eko, ex-patron de la DGRE, dont le siège était resté vacant plusieurs mois et qui nie toute implication, doit également répondre de “complicité de torture.”
Cinq jours avant l’annonce de la fin de l’information judiciaire, trois membres du service de contre-espionnage camerounais actuellement en détention ont vu les motifs de leur accusation requalifiés. Ces derniers seront poursuivis pour assassinat, deux autres pour complicité d’assassinat.
La date du procès pour meurtre de Martinez Zogo n’est pas encore fixée.
Pour rappel, enlevé le 17 janvier 2023 devant un poste de gendarmerie dans la banlieue de la capitale Yaoundé, Arsène Salomon Mbani Zogo, dit “Martinez”, 51 ans, avait été retrouvé mort cinq jours plus tard. Son corps nu était atrocement mutilé. L’animateur camerounais populaire était connu pour sa verve notamment dans son émission « Embouteillages » où il dénonçait souvent les maux de la société.