À un mois des élections régionales et législatives l’Union pour la république, fondée il y a une décennie, ne semble guère avoir d’adversaires très coriaces.
Depuis 1990, l’opposition a souvent manqué d’une stratégie cohérente, le boycott des élections législatives notamment celle de 2002 , a laissé un boulevard au régime en place de modifier la constitution et de mener le jeu sur un terrain de football sans adversaires .
L’opposition togolaise s’enferme dans les calculs politiciens, sont incapables de proposer des visions crédibles de l’avenir. Sauf à les renouveler en profondeur, ils sont condamnés au déclin.
L’apogée et le déclin des partis de l’opposition au Togo entraînent encore aujourd’hui un toilettage de la constitution qui sera en faveur du parti au pouvoir.
Selon les informations un groupe de parlementaire a proposé une refonte radicale du paysage politique togolais avec pour objectif principal l’instauration d’un régime parlementaire. Les premiers journaux parus qui ont affirmé le « Gbêrê» sur le projet de la nouvelle constitution ont vu les journaux ramassés qui étaient mises en vente le lundi 11 septembre 2023.
Cette initiative, si elle est adoptée aura des répercussions profondes sur la structure et la distribution des pouvoirs au sein de l’État.
L’initiative prise par le Togo pour explorer une réforme constitutionnelle représente un tournant historique.
Selon les rumeurs, la proposition de réforme envisage d’accorder des pouvoirs élargis au premier ministre rebaptisé « président du conseil des ministres », dans cette nouvelle configuration. Ce dernier serait désormais élus par l’assemblée nationale et se verrait confier des responsabilités étendues dans la gestion des affaires nationales.
Ces changements proposés suscitent des interrogations cruciales quant à l’équilibre des pouvoirs et à la nature du leadership politique au Togo.
Par ailleurs le président ne serait plus élu au suffrage direct, mais par l’assemblée nationale pour un mandat de sept (7) ans, au lieu de cinq actuellement renouvelable une fois.
L’actuelle constitution togolaise qui date de 1992 , a connu plusieurs révisions. La dernière en 2019, qui a notamment limité, à deux le nombre de mandats présidentiels sans rétroactivité, a été adoptée par les députés qui siègent actuellement à l’Assemblée nationale dont le mandat a expiré fin décembre dernier.
Cette stratégie de changement à un régime parlementaire sera une réalité ? Connaissent de plus en plus les réalités sociopolitiques et socioéconomiques du pays il s’avère nécessaire d’agir selon la vraie démocratie. La pauvreté, la précarité, la misère, les conflits fonciers, l’inefficacité des prestations dans les centres hospitaliers universitaires , dans les unités de soins périphériques, le manque de personnel soignant, le manque ou l’absence du matériel et appareil adéquats etc… sont des problèmes cruciaux qui minent les sociétés togolaise en général et les communautés à la base en particulier.
En rappel, il faut noter que la perte de crédibilité des acteurs politiques fabrique du populisme et de l’extrémisme. Elle pourrait aussi favoriser l’autoritarisme. Elle ouvre la voie au « complotisme» et à la paranoïa. Que Dieu protège le Togo.
À suivre…
Julien SEGBEDJI