À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, célébrée le 1er décembre, le Conseil national de lutte contre le Sida et les IST (CNLS/IST) a présenté à Lomé un bilan contrasté : des avancées majeures, mais aussi des menaces croissantes qui pèsent sur la durabilité de la réponse nationale.

Face à la presse, le secrétaire permanent du CNLS/IST, Pr Vincent Pitché, a rappelé que le Togo a accompli des progrès remarquables en deux décennies. La prévalence nationale est passée de 3,8 % en 1999 à 1,7 % en 2024. Entre 2010 et 2024, les nouvelles infections ont chuté de 60 % et les décès liés au VIH de 65 %.
À la fin de 2024, 92 % des personnes vivant avec le VIH étaient sous traitement antirétroviral, tandis que près de 9 femmes enceintes séropositives sur 10 étaient dépistées et immédiatement prises en charge, réduisant drastiquement les risques de transmission mère-enfant.

Ces résultats, a-t-il salué, ont été rendus possibles grâce à l’engagement constant du président du CNLS/IST, Faure Essozimna Gnassingbé, et à la mobilisation conjointe des financements internationaux et nationaux. Toutefois, le pays doit désormais redoubler d’efforts pour préserver ses acquis. La priorité, selon Pr Pitché, est de renforcer les ressources domestiques et d’orienter les investissements vers des actions à fort impact.
Il a alerté sur une « zone de turbulence » dans laquelle la riposte mondiale au VIH est entrée depuis quelques années. La diminution des financements internationaux, accentuée par de récentes annonces de l’administration américaine en 2025, menace particulièrement les pays africains, parmi les plus vulnérables aux chocs budgétaires.
Un constat partagé par le ministre délégué auprès du ministre de la Santé, Pr Tchin Darre. Pour lui, le thème retenu cette année – « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au Sida » – résonne fortement dans le contexte actuel. La contraction des ressources pourrait compromettre les avancées nationales et fragiliser les populations dépendantes des traitements.

Le gouvernement, assure-t-il, reste déterminé à maintenir la continuité des soins et à protéger les progrès réalisés. La mise en œuvre de la couverture sanitaire universelle constitue à cet égard un levier majeur pour garantir l’accès durable aux services de santé, notamment pour les programmes de lutte contre le VIH.
Malgré les incertitudes, Pr Darre se veut confiant : « Nous avons démontré notre capacité collective à innover et à nous adapter. Le chemin vers l’élimination du Sida comme problème de santé publique est exigeant, mais ensemble, nous pouvons franchir les derniers kilomètres ».
Le défenseur







