Tout vient par le football, drogue des foules fanatiques. Au Togo, même dans les milieux de pouvoir, on affirme souvent qu’après le football, la corruption « serait » devenue le 2ème sport le plus pratiqué du pays. Ce diagnostic en forme de jugement émanerait du président de la Cour suprême du Togo, M. Abdoulaye Yaya qui a dévoilé ses manquements qui restent aujourd’hui des éléments qui tardent le pays.
En effet, si ces propos se confirmaient, ce serait révélateur d’un mal réel freinant le développement de la nation tout entière.
Les citoyens estiment que la période de la pandémie a été l’occasion pour certains de détourner certaines ressources de l’État, comme on peut le constater dans un récent rapport d’audit de la cour des comptes. Ce rapport ne dévoile, certes, qu’un scandale de plus, mais les citoyens finissent pas se persuader, comme dans tous les pays du monde, que les institutions publiques accumulent les scandales. Et de citer la gestion de l’ex-Fonds d’Entretien Routier (FER) appelé aujourd’hui Société Autonome de Financement d’Entretien Routier (SAFER), la gestion de la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT), les fonds de l’Association « Veille Economique », l’utilisation des fonds de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT), etc…
Entre 2010 et 2016, 26 milliards destinés à la réhabilitation de la route de Lomé Anfoin-Vogan (LVA) se seraient volatilisés sans aucune forme de procès et en 2015, 17 milliards ont été annoncés disparus dans les caisses de l’Office Togolais des Recettes (OTR), et pour en revenir au Football, ce sont 628 millions de Francs CFA qui se seraient évaporés « dans la nature » après la participation des Éperviers du Togo à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2013, et enfin, quatre années plus tard, 600 millions qui auraient été détournés sur le financement de la CAN 2017.
Les Togolais seraient donc partagés entre émotion, colère et déception. Ils ont le sentiment qu’une minorité de profiteurs capterait une partie de la richesse nationale. C’est en tous cas un sentiment d’inquiétude partagé par le chef de l’État qui dénonce cette dérive publiquement depuis des années, en mettant en place la Haute Autorité de Prévention et de Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées( Haplucia), preuve s’il en est que la menace est prise au sérieux.
Mais malheureusement pour cette institution beaucoup de choses restent à faire car elle ne joue pas concrètement son rôle fondamentale, très difficile équation à résoudre pour les togolais assoiffés de l’alternance.
À suivre
Le défenseur