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jeudi, novembre 21, 2024

Prostitution : L’essor inquiétant des Nigériannes et Ghanéennes au Togo

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Le marché de la prostitution au Togo connaît une dynamique particulière ces dernières années, marquée par une augmentation notable de la présence des femmes étrangères, notamment des Nigérianes et des Ghanéennes. Ce phénomène soulève de nombreuses questions économiques, sociales et culturelles, tant pour les autorités que pour les populations locales.

Le Togo, comme plusieurs autres pays de la sous-région ouest-africaine, est confronté à une pauvreté endémique et à des opportunités limitées d’emploi, particulièrement pour les femmes.

Cette réalité, combinée à l’urbanisation rapide, a favorisé l’émergence d’un marché de la prostitution qui attire non seulement des locales mais aussi des femmes étrangères à la recherche de meilleures opportunités économiques.

Visibilité des Nigériannes et Ghanéennes

Les Nigérianes et les Ghanéennes sont devenues de plus en plus visibles dans ce secteur, attirées par la relative stabilité économique du Togo et les avantages financiers potentiels offerts par le commerce du sexe dans les grandes villes comme Lomé. Ces femmes viennent généralement dans l’espoir d’améliorer leurs conditions de vie ou d’échapper à des situations précaires dans leurs pays d’origine, mais se retrouvent souvent piégées dans des réseaux.

Il est important de souligner que beaucoup de ces femmes ne sont pas autonomes dans leur choix. En effet, plusieurs études et rapports révèlent l’existence de réseaux transnationaux bien organisés, spécialisés dans le trafic de personnes, qui recrutent ces jeunes femmes avec de fausses promesses d’emplois légitimes.

Une fois arrivées au Togo, elles sont contraintes à la prostitution pour rembourser d’énormes dettes liées à leur transport et à leur hébergement. Ces réseaux, souvent difficiles à démanteler, opèrent dans une semi-clandestinité, exploitant la vulnérabilité des femmes migrantes.

Les Nigérianes et les Ghanéennes, qui constituent aujourd’hui une part non négligeable du marché de la prostitution togolais, font face à une concurrence locale. Cependant, elles sont perçues comme ayant un avantage comparatif en raison de leur attractivité exotique pour certains clients. Cette dynamique a entraîné une réorganisation du marché, avec des tarifs parfois plus élevés pour les femmes étrangères, ce qui a exacerbé la marginalisation des travailleuses.

Les zones urbaines, comme Lomé et Kara, sont particulièrement touchées par cette prolifération. Des quartiers spécifiques se sont spécialisés dans la prostitution, avec une présence marquée de femmes étrangères. Certains hôtels et bars servent de points de rencontre entre les clients et les travailleuses, et la sécurité est souvent assurée par des intermédiaires ou des « protecteurs », qui perçoivent une commission sur leur marché.

la concurrence au rendez-vous

L’augmentation du nombre de travailleuses du sexe étrangers a suscité des tensions au sein de la population locale. Certaines Togolaises qui travaillaient déjà dans le secteur se sentent menacées par la concurrence, et il existe un sentiment croissant que les étrangers « prennent » leurs opportunités économiques. Cela a parfois entraîné des conflits, bien que ceux-ci restent pour l’instant relativement spor

Par ailleurs, cette situation nourrit des débats au sein des communautés locales, certains habitants percevant la prostitution comme un fléau moral, tandis que d’autres y voient une opportunité économique pour celles qui y sont engagées. Les églises et certaines associations locales plaident pour une régulation plus stricte du secteur, tandis que des ONG se concentrent sur la sensibilisation à l’exploitation des travailleuses du sexe, en particulier.

Les autorités togolaises confrontées à un dilemme

Face à ce phénomène grandiose, les autorités togolaises sont confrontées à un dilemme. D’une part, il est nécessaire de protéger les femmes contre l’exploitation sexuelle, en particulier celles qui sont victimes de trafic humain. D’autre part, la prostitution étant une réalité socio-économique omniprésente, une régulation rigide pourrait pousser le marché dans une clandestinité encore plus profonde, rendant les femmes plus vulnérables.

La police togolaise a mené plusieurs opérations contre les réseaux de prostitution, mais les résultats sont encore limités en raison de la sophistication des réseaux criminels impliqués. De plus, la corruption et les faibles ressources associées à la lutte contre le trafic humain diminuent l’efficacité des actions gouvernementales.

Par ailleurs, les efforts pour réintégrer les victimes de la prostitution dans la société manquent souvent de suivi et de Perspectives d’avenir.

Pour une gestion plus efficace de cette situation, il serait nécessaire d’adopter une approche multidimensionnelle. Cela inclurait non seulement la suppression des réseaux de trafic humain, mais aussi des politiques de soutien aux victimes, ainsi que des campagnes de sensibilisation sur les dangers du commerce du sexe et les moyens de sortir de cette activité.

Les ONG, les gouvernements et les acteurs internationaux doivent travailler en synergie pour offrir des solutions durables, telles que la création d’opportunités économiques pour les jeunes femmes vulnérables au Nigeria, au Ghana et au Togo. Une meilleure coopération régionale serait également nécessaire pour démanteler les réseaux de prostitution transfrontaliers. À suivre

Le defenseur

Julien SEGBEDJI
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