Dans une déclaration rendue publique le 24 novembre 2025 à Lomé, elles dénoncent une série d’incidents jugés inquiétants pour l’intégrité physique et numérique de journalistes togolais, dans un contexte où la presse privée traverse déjà une crise économique persistante depuis la pandémie de COVID-19.
Trois événements survenus ces dernières semaines, dans différentes régions du pays, nourrissent ces craintes.
Le premier remonte au 18 octobre à Lomé : Anani Galley, directeur de publication de La Lettre Agricole et membre du consortium TRP, a été approché de façon suspecte par un individu se présentant comme un officier. L’homme s’est introduit sans explication claire dans son bureau, avant de disparaître aussi brusquement qu’il était arrivé.
Quelques semaines plus tard, le 14 novembre à Dapaong, le journaliste Robert Douti, du média Laabali, a lui aussi été confronté à un comportement inhabituel : la visite non annoncée d’un gendarme qui, après une brève présence et une ronde autour des locaux, s’est volatilisé. Un épisode jugé suffisamment étrange pour susciter l’inquiétude du reporter.
Le troisième incident, survenu le 22 novembre à Lomé, concerne Edem Gadegbeku, chargé de communication du TRP et président de l’UPF-Togo. Ce dernier a constaté que son véhicule avait été ciblé avec une précision troublante : la vitre côté chauffeur littéralement pulvérisée, seul son sac de travail — contenant ordinateur, clés USB et documents — ayant été emporté. Les autres objets visibles à l’arrière n’ont pas été touchés, soulevant la question d’un vol opportuniste… ou d’un acte ciblé.
Pour les trois organisations signataires, l’enchaînement de ces faits « intrigue » et traduit un climat potentiellement anxiogène pour les professionnels des médias. Si des enquêtes ont été ouvertes par les autorités, elles estiment que l’intégrité des journalistes concernés a été compromise et que ces incidents, même isolés, peuvent créer un climat de doute et d’intimidation.
Elles appellent ainsi les autorités togolaises à renforcer les dispositifs de protection, notamment sur le plan physique et numérique, afin de garantir un environnement propice au travail des journalistes. Car, soulignent-elles, l’épanouissement des acteurs de la presse est essentiel à la bonne gouvernance et à la construction d’une société pacifique et inclusive.
TRP, UPF-Togo et SYNJIT assurent enfin suivre de près l’évolution des enquêtes officielles ouvertes dans chacune des affaires.







