Le 9ᵉ Congrès panafricain, accueilli cette semaine au Palais des Congrès de Lomé, a été marqué par un moment inattendu : l’intervention critique de l’activiste Siphiwe Ka Baleka Bel El. Devant les délégations venues d’Afrique et de la diaspora, il a dénoncé ce qu’il qualifie d’écart entre le discours panafricaniste du gouvernement togolais et la réalité des libertés publiques dans le pays.
Le militant a fustigé l’existence de prisonniers politiques, d’exilés et de violations des droits humains, remettant en question la légitimité du Togo à se présenter comme défenseur de l’idéal panafricain. Il a rappelé l’héritage meurtri laissé par l’assassinat de Sylvanus Olympio, figure historique du panafricanisme, dont les conséquences se feraient encore sentir aujourd’hui.
S’adressant directement au ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, l’intervenant a réclamé une amnistie générale pour tous les détenus politiques. Il a exprimé sa crainte de subir des représailles pour avoir pris la parole — symbole, selon lui, d’un climat politique encore marqué par la peur.
Élargissant son plaidoyer, il a évoqué les situations tendues au Cameroun et en Guinée-Bissau, estimant que plusieurs États africains doivent faire de la protection des libertés fondamentales le véritable socle du panafricanisme.
Cette prise de position, rare dans un événement officiel, ravive les critiques de l’opposition et d’organisations civiles qui accusent le gouvernement de vouloir soigner son image internationale alors que les tensions politiques persistent au niveau national.
La rédaction







