Le Togo est confronté à une montée préoccupante de la cybercriminalité, avec un impact financier de plus en plus lourd. En 2025, les pertes liées aux escroqueries numériques sont évaluées à près d’un demi-milliard de francs CFA, selon les données communiquées par l’Agence nationale de la cybersécurité (ANCY). Un chiffre alarmant, d’autant plus qu’il ne reflète qu’une partie de la réalité, de nombreuses victimes choisissant de ne pas signaler les faits.
Dans le détail, plus de 435 millions FCFA ont été soutirés aux internautes et aux organisations cette année, contre 227 millions FCFA en 2024, après un pic spectaculaire de 1,5 milliard FCFA en 2023. Ces statistiques ont été officiellement présentées aux médias le 16 décembre 2025, révélant une menace en constante mutation.
Les autorités tirent la sonnette d’alarme : les cyberattaques ne se limitent plus aux particuliers. Entreprises, administrations publiques et institutions sont désormais des cibles privilégiées, exposées à des méthodes de fraude de plus en plus sophistiquées.
Pour le directeur général de l’ANCY, Gbota Gwaliba, la cybersécurité est devenue un enjeu stratégique majeur. Les modes opératoires des cybercriminels évoluent rapidement, obligeant les acteurs publics et privés à s’adapter en permanence.
Six formes d’arnaques dominantes
Les services spécialisés ont identifié plusieurs techniques récurrentes qui alimentent ces pertes financières :
- le piratage de messageries professionnelles et les rançongiciels visant les entreprises ;
- le phishing, via l’usurpation d’identité de banques, d’opérateurs télécoms ou d’administrations ;
- les arnaques sur les réseaux sociaux, basées sur de faux profils, de fausses offres d’emploi ou d’investissement ;
- les fraudes liées au Mobile Money, très répandu au Togo ;
- les faux sites de commerce en ligne, encaissant les paiements sans livrer ;
- et les arnaques sentimentales, exploitant la confiance émotionnelle des victimes.
Face à cette criminalité numérique multiforme, l’ANCY appelle à une vigilance renforcée, à la multiplication des campagnes de sensibilisation et à l’adoption rigoureuse des bonnes pratiques digitales. Un impératif pour protéger à la fois les données personnelles et les ressources financières des citoyens togolais dans un espace numérique devenu à haut risque.
La rédaction
