Le Botswana inaugure un tournant historique avec l’entrée en fonction de Duma Boko, nouveau président, qui a prêté serment le vendredi 8 novembre 2024 lors d’une cérémonie solennelle à Gaborone. Cette investiture, tenue au stade de la capitale, a marqué l’ascension d’un leader prometteur après la victoire de son parti, l’Umbrella for Democratic Change (UDC), aux élections législatives du 30 octobre, mettant fin à près de 60 ans de règne du parti démocratique du Botswana.
À 54 ans, Duma Boko incarne l’espoir d’une transformation politique pour de nombreux citoyens botswanais. Lors de son serment, il a solennellement affirmé : « Moi, Duma Gideon Boko, jure de m’acquitter fidèlement et avec diligence de mes devoirs et responsabilités dans l’exercice de la fonction suprême de président de la République du Botswana ».
Les défis auxquels fait face le Botswana sont colossaux. Le taux de chômage a grimpé de 25,9 % en 2023 à 27,6 % en 2024, selon les données officielles, accentuant les pressions sur une économie déjà fragilisée par la chute des prix du diamant, principale source de revenus du pays, représentant 80 % de ses exportations.
Une enquête récente d’Afrobaromètre révèle que le chômage est désormais la souffrance majeure des citoyens, éclipsant d’autres enjeux essentiels comme la santé, la criminalité, la pauvreté, l’éducation et la corruption. Dans ce contexte, la cohésion nationale apparaît plus cruciale que jamais.
« Nous ne pouvons pas nous diviser en querelles sur des lignes imaginaires ni sur les camps auxquels chacun appartient. Mon message est celui de l’unité et de la solidarité. Nous sommes ce village que l’avenir observera, soit avec admiration, soit avec regret », a affirmé le nouveau président dans un discours appelant à l’union nationale.
La cérémonie d’investiture de la Douma Boko a réuni plusieurs dirigeants africains, parmi lesquels le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, et celui de la Zambie, Hakainde Hichilema. De hautes personnalités, dont l’ancien président botswanais Ian Khama, le vice-président sud-africain Paul Mashatile et Julius Malema, chef des Combattants pour la liberté économique en Afrique du Sud, étaient également présents pour marquer leur soutien.