Le calme est revenu à Cotonou après une matinée sous tension. Dimanche 7 décembre, un groupe de soldats est apparu sur la télévision publique pour annoncer la destitution du président Patrice Talon et la suspension des institutions. Une proclamation rapidement démentie par le gouvernement, qui affirme avoir neutralisé une tentative de coup d’État.
Le ministre de l’Intérieur, Allassane Séidou, est intervenu sur les écrans pour rassurer la population et confirmer que la mutinerie avait été contenue. Selon lui, “un petit groupe de militaires” aurait tenté de semer le chaos, mais les forces armées loyalistes auraient immédiatement rétabli l’ordre.
Le prétendu Comité militaire pour la refondation, mené par le lieutenant-colonel Pascal Tigri, n’aurait contrôlé que temporairement la chaîne nationale avant d’être délogé. Treize personnes ont depuis été arrêtées, dont un ex-militaire déjà radié des rangs.
Plus tôt dans la matinée, des détonations entendues près du camp Guezo, proche de la résidence présidentielle, avaient alimenté les rumeurs d’un renversement imminent. Mais des sources officielles comme diplomatiques assurent que le chef de l’État n’a jamais été menacé.
Patrice Talon, 67 ans, doit quitter le pouvoir en 2026 selon la Constitution, après un second mandat marqué par de fortes tensions politiques. Son camp est accusé de verrouiller la compétition à quelques mois du scrutin, notamment après l’exclusion d’un candidat de l’opposition pour absence de parrainages.
Cet incident vient raviver le débat sur l’avenir institutionnel du pays et la crispation autour de la succession du président sortant, souvent décrit comme l’un des hommes les plus influents du continent économique.
La rédaction







