Depuis plusieurs semaines, le Togo fait face à une crise liée à l’augmentation des prix des produits de première nécessité, avec l’huile de cuisson en tête des préoccupations des foyers. Les mesures précédemment prises par le gouvernement pour limiter l’augmentation des prix n’ont pas porté leurs fruits, et les citoyens peinent à obtenir des résultats acceptables.
L’arrivée de Kayi MIVEDOR- SAMBIANI, en tant que ministre du commerce depuis septembre 2023 révèle un vide dans la mise en place de dispositifs clairs pour le suivi et le contrôle des prix. Les commerçants augmentent les tarifs comme ils veulent et les consommateurs n’ont pas de choix.
Cette situation met en lumière un problème de gouvernance au sein du ministère. Des opinions émergent pour solliciter une transformation significative de la gestion du commerce, axée sur une transparence accrue et une réelle participation des différents acteurs impliqués.
Un produit de base hors de portée
Autrefois considérée comme un produit accessible à tous, l’huile de cuisson est désormais assimilée à un luxe pour de nombreux foyers togolais. Sur les marchés de Lomé et des villes de l’intérieur, le prix du litre a bondi de façon spectaculaire. Ainsi, l’huile d’or de 25 litres est passée de 26 000 F, il y a quelques semaines, à 32 000 F samedi 9 novembre, soit une augmentation de 23,07 %. Ce prix était de 22 000 F en 2023. Grosso modo, sur approximativement une année, le prix de l’huile végétale a crû de 45 %.
Les ménages les plus modestes, déjà affectés par la hausse générale des prix, se retrouvent contraints de réduire leur consommation. « Avant, on achetait un bidon de 5 litres pour tenir tout le mois. Maintenant, je dois acheter au détail, par petites quantités, et même cela devient difficile », confie une mère.
Les limites du contrôle gouvernemental
Face à la cherté
Dans les marchés, les commerçants pointent du doigt un problème structurel : « Les grossistes qui nous approvisionnent ne respectent pas les prix fixés. Nous n’avons pas le choix, nous devons vendre plus cher pour survivre », explique une commerçante.
Une chaîne d’approvisionnement en difficulté.
Une autre facette du problème réside dans la dépendance du Togo à l’importation. La plupart des huiles consommées dans le pays sont importées, et leur prix est fortement influencé par les fluctuations des marchés internationaux. La guerre en Ukraine, un des grands producteurs mondiaux d’huile de tournesol, a également contribué à la hausse des coûts de transport.
Les commerçants locaux appellent à des solutions durables : « Il faut investir dans la production locale pour réduire cette dépendance. On ne peut pas toujours compter sur l’importation, surtout avec la crise actuelle. »
Les consommateurs aux prises avec des pièges
Face à ces défis, les Togolais doivent faire preuve d’ingéniosité pour s’adapter. Certains optent pour des substituts comme l’huile de palme brute, moins chère mais moins populaire en raison de son goût et de sa texture. D’autres diminuent leurs portions ou limitent la fréquence.
Pour les économistes, cette crise reflète un problème plus large : l’incapacité des politiques publiques à répondre efficacement aux pressions inflationnistes. Selon eux, des réformes structurelles, combinées à une meilleure régulation des prix et un soutien aux producteurs locaux, sont essentielles.
Aujourd’hui l’huile, produit basique mais vital, est devenue le symbole d’une lutte quotidienne pour de nombreux Togolais. Entre inflation galopante, contrôle inefficace et dépendance à l’importation, la crise révèle les faiblesses d’un système économique sous pression. En attendant des mesures concrètes, les consommateurs doivent continuer à jongler avec des choix difficiles pour maintenir un semblant équilibre.
Afin de regagner la confiance des citoyens, le ministre doit impérativement adopter des mesures tangibles et visibles, en contrôlant les prix sur les marchés et en allégeant les taxes sur les produits essentiels. À suivre…
Le défenseur
