L’agriculture Urbaine en Afrique est généralement pratiquée à une plus grande échelle que le jardin communautaire, malheureusement la production en quantité et en qualité pour atteindre les objectifs de sécurité alimentaire, le bien-être psychologique perçu dérivé de l’autonomisation des agricultrices urbaines, reste un motif suffisant pour planifier l’agriculture Urbaine dans les villes d’Afrique.
À cet effet, l’assistante doctorante de la CEAT Akuto Akpedze Konou et son superviseur Jérôme Chenal ont travaillé sur une évaluation multidimensionnelle des impacts sanitaires perçus de l’agriculture Urbaine à Dar Es Salaam en Tanzanie, et à Lomé au Togo, d’un point de vue urbanistique sous l’égide du projet Sinergia financé par le Fonds National Suisse de la recherche Scientifique (FNS), “ Global Health Africa”
À travers une conférence de haut niveau tenue ce 23 mai 2023, à Lomé , dans le cadre de sa thèse de doctorat Mme Akuto Akpedze Rolande Konou, inscrite à l’ordre national et des architectes du Togo et doctorante à l’EPFL en Suisse, a choisi sa ville natale, Lomé( Togo )pour dévoiler ses résultats après un travail de terrain lié à l’agriculture Urbaine.
Placée sous le thème : « Agriculture urbaine et Santé : exploration des paradigmes de planification spatiale et d’architecture pour améliorer l’agriculture urbaine à Dar es Salaam en Tanzanie et dans le grand Lomé au Togo », cette conférence a réuni des partenaires de projet dans différentes institutions africaines, chercheurs, étudiants, et experts en santé publique, qui ont tous partagé des idées sur la pratique de l’agriculture urbaine à Lomé.
L’objectif de cette conférence est de partager les résultats de ses recherches avec un public diversifié, au-delà du cercle scientifique, afin d’influencer les politiques publiques. Elle a souligné l’importance de discuter des résultats avec les praticiens pour trouver des solutions applicables et éviter que les recherches ne restent confinées dans les bibliothèques ou les laboratoires.
Mme Akuto a mentionné une corrélation forte entre la santé et la pratique de l’agriculture urbaine, soulignant les risques de contamination des produits par des nitrates. Elle recommande une planification proactive et des investissements pour réduire ces risques et maximiser les avantages de l’agriculture urbaine.
Par ailleurs, elle appelle les planificateurs et autorités à mettre en place des recommandations pour soutenir les consommateurs de produits issus de l’agriculture urbaine, en insistant sur une bonne planification de l’espace, le financement, le suivi et le contrôle. L’exemple de Dar es Salaam montre que des pratiques bien organisées et planifiées peuvent mener à des résultats positifs tout en recommandant une intégration de ces recherches dans les politiques d’urbanisation pour mieux planifier les espaces urbains et éviter la pollution des produits agricoles.
Cette recherche, débutée en janvier 2020 et menée sur quatre ans, touche à sa fin et sera bientôt soutenue. À Lomé, l’étude a identifié plusieurs zones de pratique de l’agriculture urbaine, notamment le littoral, la zone centrale près de la présidence, et la périphérie de la ville, comme à Toglékopé.
Importance de l’agriculture urbaine
Notons que l’agriculture urbaine est une agriculture qui se présente sous diverses formes : le maraichage sur les toits, fermes urbaines, jardins partagés, utilisation de parkings désaffectés pour produire des champignons ou des endives par exemple, l’écopâturage…
Même si cette agriculture ne parvient pas seule à nourrir la population urbaine, elle joue un grand rôle dans le développement urbain durable mais aussi bénéfique pour l’environnement, dans la mesure où elle permet une relocalisation d’une partie de la production en réduisant l’émission des gaz à effet de serre.
Le défenseur
