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Vœux 2026 au Togo : Faure Gnassingbé assume la réforme, ouvre la porte à la critique et appelle à un nouveau pacte politique

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Dans son message de vœux à la Nation, le Président du Conseil du Togo, Faure Gnassingbé, a livré un discours dense, structurant et résolument politique. Au-delà des formules traditionnelles de fin d’année, l’allocution s’est voulue une mise au point sur la portée de la Ve République, mais aussi une réponse assumée aux critiques suscitées par cette réforme institutionnelle majeure.

Une réforme constitutionnelle au cœur des débats
Dès les premières minutes, le chef de l’exécutif a rappelé le caractère « charnière » de l’année 2025, marquée par l’adoption de la Ve République et le basculement vers un régime parlementaire. Présentée comme la réforme la plus profonde depuis plus de trente ans, cette évolution n’a pas manqué de susciter interrogations et réserves dans l’opinion. Faure Gnassingbé n’a pas éludé ces critiques, reconnaissant explicitement que « certains auraient souhaité un débat public plus large ». Une concession rare dans un discours de vœux, qui traduit la volonté d’apaisement et de reconnaissance des frustrations exprimées par une partie de la société civile et de l’opposition.

Pour autant, le Président du Conseil assume pleinement le processus engagé. Il insiste sur la légitimité institutionnelle de la réforme, votée par les représentants du peuple et menée « sans rupture », dans un climat qu’il qualifie d’« apaisé ». Le message est clair : la continuité de l’État et la stabilité institutionnelle ont primé sur la confrontation politique.

La critique reconnue comme pilier démocratique
L’un des passages les plus marquants du discours concerne la place accordée à la critique. Faure Gnassingbé affirme sans détour que l’opposition est « une composante essentielle de la République », lui reconnaissant un rôle de vigilance, d’alerte et de proposition. Dans un contexte politique souvent tendu, cette reconnaissance officielle du droit à la critique constructive sonne comme un signal politique fort.

Mais le Président du Conseil pose aussi des limites : la critique, selon lui, doit rester « apaisée », centrée sur les idées et non sur les personnes, et s’exercer sans violence ni dégradation. Cette vision esquisse les contours d’une nouvelle culture politique qu’il appelle de ses vœux pour 2026, fondée sur le respect mutuel et le débat démocratique responsable.

Grâce, clémence et apaisement : un geste politique calculé
Autre élément notable, l’évocation des décisions de grâce et de clémence prises récemment. Loin de les présenter comme un signe de faiblesse, Faure Gnassingbé les inscrit dans une logique de réconciliation nationale et de projection vers l’avenir. Le message est politique : éviter que des erreurs passées ne se transforment en destins brisés et créer les conditions d’un climat social plus serein.

Ce choix, s’il sera salué par certains comme un pas vers l’apaisement, pourrait aussi être scruté de près par ceux qui attendent des gestes plus larges ou plus structurants en matière de dialogue politique.

Entre continuité du pouvoir et redistribution des responsabilités
Face aux critiques sur le maintien de Faure Gnassingbé à la tête de l’exécutif, le discours apporte une justification claire : si la personne demeure, la fonction, elle, a changé. Le centre de gravité du pouvoir est désormais, selon lui, au Parlement, avec un gouvernement responsable devant les élus et un Sénat chargé de porter la voix des territoires. Une réponse directe à ceux qui dénoncent une réforme perçue comme un simple changement de façade.

Un discours d’ouverture, mais sous conditions
En définitive, ce message de vœux apparaît comme un exercice d’équilibriste. Faure Gnassingbé tend la main à la critique, reconnaît les attentes insatisfaites et appelle à un débat démocratique plus respectueux. Mais il fixe en même temps un cadre strict : la stabilité, la continuité de l’État et l’ordre républicain ne sont pas négociables.

À l’aube de 2026, le discours trace donc une ligne politique claire : la réforme est actée, le cap est maintenu, mais la porte du dialogue reste ouverte. Reste à savoir si cette reconnaissance de la critique se traduira, dans les faits, par un espace politique réellement élargi et par des pratiques nouvelles à la hauteur des attentes exprimées par les Togolaises et les Togolais.

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