
À l’occasion de la première Journée internationale de la souveraineté africaine, le groupe de presse Le Défenseur Info, affilié au Collectif des Jeunes Panafricanistes du Togo, a frappé fort.
Vendredi 3 octobre, à l’hôtel Mirambeau de Lomé, une conférence nationale historique s’est tenue sur le thème : « Crimes coloniaux : mémoire et réparation ».
Un rendez-vous inédit au Togo, qui a réuni universitaires, responsables politiques, acteurs de la société civile et organisations panafricanistes autour d’une même exigence : rétablir la vérité historique et revendiquer justice pour l’Afrique.

Une mémoire à raviver, une dette à solder
L’historien Dr Halourou Maman, de l’Université de Lomé, a dressé un tableau sans appel de l’héritage colonial.


« Le colonialisme a exproprié nos terres, pillé nos richesses et imposé des cultures au service du colonisateur », a-t-il martelé, dénonçant une spoliation systématique qui continue de peser sur les économies africaines.
Il a rappelé que plus de 12 millions d’Africains furent déportés vers les Amériques dans des conditions inhumaines, qualifiant ces actes de véritables crimes contre l’humanité. Dans une intervention, Kodjo Gnatsé a plaidé pour des auditions parlementaires publiques afin de garantir la transparence et la portée nationale de ce combat mémoriel.

Une jeunesse éveillée et mobilisée
Pour Julien Ségbédji, coordonnateur du Collectif des Jeunes Panafricanistes du Togo et directeur du Défenseur Info, cette conférence marque un tournant dans la conscience historique africaine.
« Connaître notre histoire, c’est refuser l’amnésie coloniale et revendiquer notre souveraineté », a-t-il affirmé devant un public nombreux et attentif.

Des recommandations pour le Togo et l’Afrique
Les participants ont formulé des propositions concrètes :
- Intégrer l’histoire coloniale dans les programmes scolaires ;
- Valoriser les lieux de mémoire et encourager la recherche nationale sur les crimes coloniaux ;
- Créer un cadre national de réconciliation et de dialogue ;
- Institutionnaliser la Journée de la souveraineté africaine dans tous les pays du continent.
Au-delà du Togo, ils appellent à la création d’un réseau panafricain de mémoire et à un dialogue international avec les anciennes puissances coloniales pour faire reconnaître les torts et envisager les réparations.

Une page de l’histoire se réécrit
En portant haut le flambeau de la mémoire et de la dignité africaine, le Togo envoie un message fort : le temps du silence est révolu. L’Afrique se souvient, s’affirme et réclame justice.
La rédaction