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10e Nuit des droits de l’homme : l’espace civique au cœur du débat démocratique

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Lomé a vibré, ce vendredi 12 décembre 2025, au rythme de la 10ᵉ édition de la Nuit des droits de l’homme, organisée par le Collectif des Associations contre l’impunité au Togo (CACIT-Togo). Bien plus qu’une commémoration, cette soirée s’est imposée comme un temps fort de réflexion collective, de dialogue apaisé et d’engagement renouvelé en faveur des droits humains et de la démocratie participative.

Placée sous le thème profondément actuel « Espace civique et cohésion sociale : quelles contributions des acteurs pour le renforcement de la démocratie participative », cette édition a donné la parole aussi bien aux acteurs étatiques qu’aux organisations de la société civile, unis par une même conviction : la dignité, la liberté et la justice pour tous demeurent les fondements d’une société équilibrée et durable.

Le premier panel, animé par Mme Noukloui A. Éssenam, spécialiste genre et assistante programme Femmes, Jeunesse, Paix et Sécurité, a ouvert la réflexion sur les défis et enjeux de l’espace civique au Togo et leur impact sur la cohésion sociale. À travers des analyses fines et accessibles, les échanges ont mis en lumière les tensions existantes, mais aussi les opportunités de transformation, rappelant que l’espace civique n’est pas un acquis figé, mais un chantier permanent qui exige vigilance, dialogue et responsabilité partagée.

C’est dans cette dynamique que le second panel, particulièrement attendu, a trouvé toute sa résonance. Animé par Mme AGBODJI Ayelé Sophie, représentante de l’ONG Racines Féminines, il a invité l’auditoire à aller plus loin, en s’attaquant au cœur de la question : comment construire concrètement un espace civique inclusif et quelles contributions réelles des acteurs sociaux et institutionnels pour renforcer la démocratie participative ?

Autour de la modératrice et de ses trois panélistes, les débats ont été riches, directs et porteurs d’espoir. Une idée forte s’est imposée : la vitalité de la démocratie dépend intrinsèquement de la capacité collective à garantir un espace civique ouvert, sécurisé et inclusif, où chaque citoyen, sans distinction, peut s’exprimer, participer et contribuer aux décisions qui façonnent l’avenir commun. Construire un tel espace, ont-ils souligné, suppose un engagement sincère de l’État, mais aussi une société civile responsable, proactive et ancrée dans les réalités locales. La cohésion sociale ne se décrète pas ; elle se cultive, par la confiance, l’écoute et l’action concertée.

Cette réflexion s’inscrit pleinement dans l’esprit de la Nuit des droits de l’homme, devenue au fil des ans un rendez-vous annuel incontournable dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme, chaque 10 décembre. Elle permet non seulement de mettre en lumière les avancées réalisées, mais surtout de rappeler, avec lucidité, l’ampleur du chemin restant à parcourir pour que chaque citoyen togolais jouisse pleinement de ses droits fondamentaux.

Si les efforts de l’État togolais en matière de gouvernance locale et de sensibilisation à la démocratie participative sont salués, notamment à travers des initiatives récentes favorisant l’implication des élus et des citoyens, des défis majeurs persistent. Les rapports de la société civile et de partenaires internationaux font état d’une perception préoccupante de rétrécissement de l’espace civique, marquée par des pressions sur les libertés d’expression, d’opinion et de réunion. Ces réalités, qui nourrissent parfois la méfiance, fragilisent la cohésion sociale tant recherchée.

Pourtant, comme le révèle l’Afrobaromètre 2024, si une majorité écrasante de Togolais rejette la dictature et affirme sa préférence pour la démocratie, la satisfaction quant à son fonctionnement reste contrastée. C’est précisément dans cet écart que s’inscrit l’action du CACIT et de ses partenaires, convaincus qu’une démocratie authentiquement participative ne peut exister que lorsque le citoyen devient un acteur permanent de la vie publique.

Face à ces enjeux, le CACIT a choisi l’action concrète. L’édition 2025 a ainsi été marquée par des initiatives fortes : la consultation foraine médicale et juridique à Lomé, Kara et Dapaong et du CADJE, rapprochant la justice et la santé des populations les plus vulnérables, notamment les personnes détenues ; les Seize jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, rappelant qu’il ne peut y avoir de cohésion sociale sans égalité et protection des femmes et des filles ; enfin, cette 10ᵉ Nuit des droits de l’homme, apothéose d’un engagement constant au service de l’humain.

En clôture, les mots du président, Me Claude Kokou Amégan, ont résonné avec force dans un contexte national marqué par des débats institutionnels majeurs. Citant Nelson Mandela, prix Nobel de la paix : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. » Une invitation claire à poursuivre, ensemble, la construction d’un Togo où l’espace civique, inclusif et vivant, demeure le socle d’une démocratie réellement participative.

Le défenseur

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