Alors qu’un climat de forte tension politique règne en Guinée-Bissau, une série de fausses informations a envahi les réseaux sociaux, créant un brouillard médiatique autour du sort du président Umaro Sissoco Embaló.
Après vérification auprès de sources institutionnelles et diplomatiques fiables en Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, aucun élément ne confirme les récits sensationnalistes diffusés ces derniers jours.
Aucune exfiltration d’Embaló : un récit entièrement fabriqué
Les allégations selon lesquelles Umaro Sissoco Embaló aurait sollicité une exfiltration d’urgence auprès de plusieurs chefs d’État africains — avec un prétendu avion ivoirien prêt à l’évacuer — sont dénuées de tout fondement.
Les autorités diplomatiques et aéroportuaires consultées confirment :
aucun avion spécial n’a été envoyé, aucune opération d’exfiltration n’a été envisagée.
Sassou N’Guesso et Diomaye Faye : aucune tractation secrète
Les rumeurs affirmant que Denis Sassou N’Guesso aurait tenté en vain de joindre son homologue sénégalais pour négocier le sort d’Embaló sont également totalement infondées.
Aucune discussion officielle, ni médiation de crise, n’a été engagée à Dakar sur ce sujet.
Les prétendus “hackeurs” : encore une fake news
Une autre rumeur évoquant l’envoi de « hackeurs » chargés de manipuler les résultats électoraux ne repose sur aucune source sécuritaire, judiciaire ou électorale.
Là encore, il s’agit d’un pur produit de désinformation.
Le vrai cœur de la crise : la candidature invalidée de Domingos Simões Pereira
La seule réalité avérée concerne le contexte électoral.
Domingos Simões Pereira (PERERA), chef du PAIGC, a vu sa candidature invalidée avant la présidentielle de novembre 2025.
Depuis :
- il soutient Ferdinand Dias,
- conteste les résultats provisoires,
- affirme que Dias est le véritable vainqueur,
- et dénonce les dysfonctionnements du processus électoral.
Un épisode a particulièrement alimenté la confusion : lorsqu’il a appris que le président Embaló aurait été arrêté, PERERA s’est immédiatement rendu à la base aérienne, affirmant qu’il venait “lui aussi se faire arrêter”. Ce geste spectaculaire, interprété par certains comme une tentative d’alerter l’opinion, a accentué la perception d’une crise imminente sans pour autant reposer sur des faits confirmés.
Ses déclarations et déplacements, ajoutés à ce moment de tension, ont contribué à amplifier les rumeurs qui ont ensuite envahi l’espace public.
Un espace public saturé de fausses informations
La crise évolue dans un environnement pollué par :
- vidéos anonymes,
- faux communiqués,
- montages d’écran inventés,
- messages vocaux viraux sans source.
Les autorités appellent à la prudence, rappelant que la désinformation peut attiser les tensions et menacer l’ordre public.
L’essentiel
À ce jour :
- aucune exfiltration du président Embaló n’a été tentée,
- aucun avion étranger n’a été mobilisé,
- aucune opération clandestine n’a été confirmée,
- aucune manipulation informatique n’a été prouvée.
La seule certitude demeure la contestation née de l’invalidation de la candidature de PERERA et les divergences persistantes autour du scrutin de novembre 2025.
La rédaction







