L’intoxication au plomb contenu dans les peintures est l’un des grands dangers silencieux pour la santé publique. Constituant la catégorie la plus vulnérable, une exposition prolongée, même modérée, des enfants peut entraîner une réduction du quotient intellectuel (QI) de 3 à 5 points et des troubles du comportement, des difficultés d’apprentissage chez ces derniers. et une baisse de la productivité à l’âge adulte.

Plus alarmant, l’OMS estime qu’en 2019, l’intoxication au plomb a causé 900 000 décès dans le monde, dont près de la moitié en Afrique subsaharienne. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) évalue que plus d’un million d’enfants africains présentent aujourd’hui des niveaux de plomb dans le sang supérieurs à la limite de sécurité de 5 µg/dL.
Ces statistiques donnent de la matière à l’ONG les Amis de la Terre-Togo (ADT-Togo) qui a réuni, 28 octobre 2025 à Lomé, plusieurs acteurs pour une sensibilisation sur l’intoxication au plomb et sur le cadre réglementaire de la CEDEAO relatif à la peinture au plomb.
“Notre objectif n’est pas de dresser un constat d’échec, mais plutôt de forger ensemble une réponse collective et déterminée. Aujourd’hui, nous voulons vulgariser le règlement de la CEDEAO pour qu’il devienne un outil accessible à tous ; favoriser un dialogue franc et constructif entre toutes les parties prenantes ici représentées ; et encourager un engagement ferme pour l’adoption d’une réglementation nationale limitant le plomb à 90 ppm” a fait savoir Remy Afoutou Président de l’ONG Les Amis de la Terre.

Cette initiative visant à renforcer la compréhension de la population sur les dangers de ce produit sur la santé publique a été soutenue par Lead Exposure Elimination Project (LEEP), une organisation basée au Royaume-Uni qui milite pour l’élimination du plomb dans la peinture.
“Nous utilisons de la peinture sur les matériaux dans nos maisons, écoles, etc…, et au fil du temps, cette peinture s’écaille, et les particules de peinture qui se détachent des murs ou des matériaux sont des particules de peinture au plomb très toxiques pour les enfants et les adultes.
Les enfants les ingèrent beaucoup plus facilement que les adultes, ce qui cause des problèmes sur le quotient intellectuel, les enfants sont moins performants, ils ont une plus faible capacité d’attention à l’école, donc ça a un impact sur les résultats scolaires, ils ont des problèmes comportementaux, il y a tout un éventail de problèmes sur la santé mais également des problèmes économiques”, précise Nafissatou Cissé, Responsable des partenariats de programme à Lead Exposure Elimination Project (LEEP), une organisation basée au Royaume-Uni qui milite pour l’élimination du plomb dans la peinture.

Selon Nafissatou Cissé, LEEP veut utiliser le modèle du plomb dans les carburants pour pouvoir régler le problème du plomb dans la peinture.
“(…)il y a quelques années il existait encore le carburant super avec du plomb, maintenant quand vous regardez dans les stations c’est sans plomb. Et ça, ça découle d’une réglementation qui a été prise dans la plupart des pays du monde. Donc c’est le même modèle que nous voulons répliquer pour le plomb dans la peinture.” ajoute t-elle.
De son côté, le gouvernement togolais est à pied d’œuvre pour soutenir cette démarche de l’ONG les Amis de la Terre.
“ Le ministère de l’Environnement a commis une étude avec le Centre de formation de recherche en santé publique de l’Université de Lomé. Une étude sur l’évaluation de la contamination aux polluants environnementaux, y compris le plomb, au niveau des enfants.
Le ministère prévoit aussi une sensibilisation à l’endroit de trois industries qui œuvrent dans le domaine du recyclage des batteries”, souligne Tissama Hervé N’PO, point focal du cadre mondial sur les produits chimiques au Togo à la direction de l’environnement du ministère de l’environnement des ressources forestières de la protection côtière du changement climatique.






