New York, 27 septembre 2025 – À la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le Togo a porté une voix forte et claire : celle d’une Afrique qui réclame justice, réparations et une révision profonde de l’ordre international hérité de la colonisation et de l’esclavage.
Représentant le pays, le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, a rappelé que l’année 2025 marque les 80 ans de l’ONU, « l’âge de la maturité et du bilan », et constitue un moment crucial pour repenser la gouvernance mondiale.
L’Afrique exige réparation
Au nom du continent, le Togo a dénoncé les injustices historiques qui continuent de peser sur l’Afrique : l’esclavage, la traite transatlantique, la colonisation, le pillage des richesses et la spoliation culturelle.
« L’Afrique réclame justice pour ses millions de fils et filles arrachés, déportés, humiliés ; justice pour son patrimoine confisqué, ses ressources pillées, son rôle occulté dans la construction du monde moderne », a martelé Robert Dussey.
Pour le chef de la diplomatie togolaise, la reconnaissance de ces crimes ne saurait suffire. Elle doit s’accompagner d’actions concrètes : réparations économiques, restructuration de la dette, investissements massifs dans l’éducation, la santé, la science et les infrastructures, mais aussi réforme profonde des institutions multilatérales, notamment du Conseil de sécurité.
Une nouvelle cartographie du monde
Dans son intervention, le Togo a également dénoncé la représentation biaisée de l’Afrique dans les cartes héritées de la colonisation. À travers l’initiative « Correct the Map », Lomé appelle à « décoloniser la géographie » et à redonner au continent la place qui lui revient.
Un combat pour l’humanité
« Réparer les crimes du passé, c’est réparer l’Histoire. Et réparer l’Histoire, c’est lever les obstacles pour plus de justice et d’équité dans le monde », a déclaré le ministre.
Le Togo a ainsi appelé les Nations Unies à reconnaître officiellement la traite négrière, l’esclavage et la colonisation comme crimes contre l’humanité et génocide contre les peuples africains.
En réaffirmant son attachement au panafricanisme et au partenariat Afrique–Caraïbes pour les réparations, le Togo inscrit sa voix dans une dynamique de justice réparatrice mondiale.
« Ce combat, a conclu Robert Dussey, n’est pas seulement africain. Il est celui de l’humanité tout entière pour que jamais les injustices du passé ne dictent les inégalités du présent. »
Le défenseur
