L’incohérence de l’opposition togolaise atteint un nouveau sommet avec la Dynamique pour la Majorité du Peuple . Après avoir dénoncé les fraudes électorales lors des législatives et des régionales d’avril 2024, voici que sa coordinatrice, Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, appelle les conseillers régionaux de son regroupement à ne pas siéger à l’Assemblée régionale ni à participer aux élections sénatoriales.
Pourtant, elle-même siège bel et bien comme députée à l’Assemblée nationale, issue du même examen qu’elle remet en cause.
Cette position paradoxale soulève une question légitime : qui trompe qui au Togo ? Comment peut-on dénoncer un processus électoral, y participer, puis interdire à ses propres élus d’exercer leurs mandats sous prétexte d’irrégularités ? Si les élections étaient réellement truquées, pourquoi Mme Adjamagbo-Johnson accepte-t-elle son poste de députée tout en symbolisant ses camarades de faire de même au niveau régional et sénatorial ?
Ce comportement témoigne d’une navigation à vue et d’une gestion émotionnelle de la politique, au détriment des militants de la DMP.
Une opposition sérieuse et cohérente se doit de défendre ses électeurs avec des positions claires et assumées, et non de les priver de représentation par des décisions contradictoires. En refusant d’être présent dans les instances régionales et sénatoriales, la DMP se marginalise encore davantage, laissant le champ libre au parti au pouvoir.
Une opposition qui se décrédibilise elle-même
Si Mme Adjamagbo-Johnson croit réellement que le processus électoral est frauduleux, alors la logique voudrait qu’elle refuse son propre siège de député. À l’inverse, si elle accepte de siéger à l’Assemblée nationale, elle devrait aussi encourager ses élus à faire entendre leur voix aux niveaux régional et sénatorial.
Au lieu d’apporter une alternative crédible, cette stratégie plonge une fois de plus l’opposition togolaise dans la confusion et l’inefficacité. Une attitude qui n’aide en rien la démocratie et qui dessert avant tout ceux qu’elle prétend défendre.
Le défenseur