Le Togo franchit une étape décisive dans sa transformation institutionnelle avec l’installation du Sénat, une première dans l’histoire du pays. Cette chambre haute du Parlement, dont l’élection s’est tenue le 15 février 2025 au suffrage universel indirect, est un élément clé du passage à la Ve République.
La mise en place du Sénat intervient après la promulgation de la nouvelle Constitution en mai 2024, un texte qui continue de susciter des contestations au sein de l’opposition et des organisations de la société civile.
Malgré ces tensions, le Sénat tiendra désormais deux sessions ordinaires par an, en avril et en octobre, chacune durant trois mois.
Une institution de 61 membres
Conformément aux textes publiés au Journal officiel, le Sénat togolais se compose de 61 membres. Parmi eux, 41 sénateurs ont été élus pour un mandat de six ans par un collège électoral composé des conseillers régionaux et locaux. Les 20 autres ont été désignés par le président de la République, Faure Gnassingbé.
Voici la liste complète des premiers sénateurs togolais :
- Me KOFFIGOH Kokou Joseph
- M. DRAMANI DAMA
- M. MALLY Komlan
- M. BARQUE Barry Moussa
- M. AYASSOR Adji Oteth
- Me SESSENOU Kwadjo Fiatuwo
- M. AKOUETE Yawovi Beleki
- Mme DIDONOU Akpenè
- M. KOLANI Lardja
- M. KABOUA Essokoyo Abass
- M. ALIPUI Senanu Koku
- M. KAGBARA Uleija Y.M. Innocent
- Me TCHASSONA TRAORÉ Mohamed
- Mme ABOUGNIMA K. Molga
- M. AZIABLE Koami Nukunu
- Mme BALOUKI-LEGUEZIM Bernadette
- Mme BATIKRANA Kpenta épouse BALAKA
- M. BOURAIMA Inoussa
- Mme DANGBUI Afi Xolali Pascaline
- M. JOHNSON Togbui Ampah
- Mme KOUVAHEY Amoko Holadem
- Mme KPEGBA Kafui
- Mme LAMBONI-KABISSA Issoyotou
- Mme SANKAREDJA Moni épouse SINANDJA
- Mme SANT’ANNA Edwige Clara Ayawavi veuve AYAYI-ATAYI
- Mme KPODO Adzoa
- Mme BANYBAH Afiwavi Enyonam Vicenzia
- M. ATSOU Ayao
- M. AFANGBEDJI Komlavi Sedoufia
- M. OLYMPIO Adeblewo Kossi
- M. AQUEREBURU Alexis John Coffi Darwin
- M. ALONYO Anani Akoete
- M. AGBABLI Koffi
- M. GOMADO Kwami
- M. PANIAH Koffi Agbenoxevi
- M. BLAMCK Koffi Leeye
- M. OGOUHOUNDE Kokou
- M. AGBEFLE Koffi Ganyo
- M. AGO BAZAA Bawbady
- M. ADADJI Koffi Efanam
- M. ATUTONU Amah
- Dr APETSIANYI AGBOBLI Eli Dela
- M. SOSSOU Viwoto Sewonou Yaovi
- Mme OTIMI Kossiwa Nemonha
- M. GNAHOUAME Atchou
- M. MAGNETINE Assindah
- M. AMELETE Bawoumondom
- M. CISSE Alilou SAM-DJA
- M. BAH-TRAORE Babadogo
- M. DJATO Tassounti
- M. DOGO Koudjolou
- M. YAGNINIM Bitokotipou
- M. NASSOU Alouadjou Katou
- M. WALLA Edjaide Pehena Paganao
- M. KANKPE-KOMBATH Gnitiguine Boule
- M. SAMBIANI Yentema Augustin
- M. BOLAL Gnoate
- M. DE POUKN Montode
- M. LAMBONI Mindi
- M. BARNABO Nampoukime
- M. AGBEBOUME Kossi
Un Sénat aux enjeux politiques majeurs
La création du Sénat s’inscrit dans une réforme institutionnelle d’ampleur. Son rôle exact au sein du paysage politique togolais reste à définir dans la pratique, mais selon la Constitution, il sera chargé d’examiner les lois votées par l’Assemblée nationale, de représenter les collectivités locales et de veiller aux grands équilibres institutionnels.
Toutefois, l’opposition et certaines organisations de la société civile dénoncent un Sénat « façonné » pour servir les intérêts du pouvoir en place. La désignation d’un tiers des sénateurs par le chef de l’État alimente les critiques sur une institution qui pourrait manquer d’indépendance.
Alors que les nouvelles institutions de la Ve République prennent forme, l’avenir politique du Togo semble plus que jamais soumis à des tensions entre le pouvoir et ses détracteurs. L’installation du Sénat, censée renforcer la démocratie, pourrait ainsi devenir un nouveau point de crispation sur l’échiquier politique national.
Pour rappel, les 61 membres de la seconde chambre du Parlement (41 élus et 20 nommés) ont ouvert jeudi 06 mars à Lomé, leur première session, dite de droit.
La rédaction