Un mois après l’entrée en vigueur de la Cinquième République au Togo, des zones d’ombre subsistent sur le sort réservé à certains piliers administratifs de l’ancien régime, notamment le personnel de la Primature, structure désormais dissoute.
La question se pose avec acuité : que devient le personnel de l’ancienne Primature ? Comme le rapporte Le Flambeau des Démocrates dans sa parution N° 853 du 5 juin 2025, la réorganisation institutionnelle qui a vu Faure Gnassingbé prendre la tête du Conseil de la République, pendant que Jean-Lucien Savi de Tové devient Président de la République, laisse sur le carreau une catégorie entière de fonctionnaires et de collaborateurs.
Un flou administratif persistant
L’ancien siège de la Primature, précédemment occupé par Victoire Tomegah-Dogbé, a désormais été réattribué au Sénat, privant ainsi les agents de leurs bureaux habituels. Selon une source citée par le confrère, « les anciens occupants ont été laissés pour compte sans être recasés dans d’autres institutions ». Ni rattachés à la Présidence de la République, ni transférés vers le Conseil, ces agents, aux statuts variés (fonctionnaires, contractuels ou collaborateurs nommés), se retrouvent dans une incertitude professionnelle et juridique préoccupante.
Entre transferts hypothétiques et décisions attendues
L’option la plus logique serait un redéploiement vers la Présidence de la République, structure théoriquement vidée de son personnel suite à la nomination de l’ancienne Secrétaire générale, Ablamba Johnson, au poste équivalent au sein du Conseil. Mais aucun acte administratif clair n’est venu entériner cette hypothèse, nourrissant des inquiétudes sur un éventuel abandon pur et simple de ces travailleurs.
Dans un pays où l’équilibre institutionnel reste fragile, cette situation soulève des inquiétudes quant au respect des droits du personnel administratif en période de transition politique.
Chevauchement de compétences : Trimua vs Johnson ?
Autre point de tension souligné par Le Flambeau des Démocrates : la possible redondance entre Christian Trimua, actuel Secrétaire général du gouvernement et porte-parole, et Sandra Johnson, désormais Secrétaire du Conseil de la République. Une répartition confuse des rôles qui pourrait susciter des conflits de compétence, en attendant la formation du tout premier gouvernement de la Cinquième République.
Un pays en attente de clarification
À ce jour, aucune communication officielle ne vient dissiper ces zones d’ombre. Et dans ce silence, c’est toute une frange du personnel administratif qui reste dans l’expectative, entre incertitude juridique, précarité fonctionnelle et inquiétude sociale.
En somme, la Cinquième République togolaise démarre avec son lot de promesses… mais aussi avec une gestion institutionnelle encore floue, où les hommes passent, mais les zones grises demeurent.