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Jean Kissi dénonce un bilan décevant : La décentralisation au Togo à la dérive après six ans

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À l’approche des élections locales du 10 juillet 2025, le conseiller municipal Jean Kissi tire à boulets rouges sur une décentralisation « vide de contenu », marquée selon lui par la stagnation et la mauvaise gouvernance dans l’ensemble du pays.

À deux mois du scrutin local, le climat est à la désillusion pour de nombreux élus de terrain. Jean Kissi, conseiller municipal dans la commune Golfe 5 du grand Lomé et cadre du Comité d’action pour le renouveau (CAR), n’y va pas par quatre chemins : « Après six ans de décentralisation, le bilan est désastreux. Nous avons raté ce premier virage. »

Selon lui, les 117 communes du Togo, censées incarner une nouvelle ère de gouvernance de proximité depuis les premières élections locales de 2019, n’ont pas su répondre aux attentes des populations. « Partout, les mêmes maux reviennent : opacité dans la gestion, clientélisme, absence de projets structurants, incompétence de certaines équipes municipales », fustige-t-il.

Des promesses sans suite dans plusieurs communes

Dans sa propre commune, dirigée par un élu de la majorité présidentielle, Jean Kissi affirme que « rien n’a été concrètement réalisé ». Des projets de pavage de routes, de réhabilitation de marchés, de construction de centres de santé et de drainage pour lutter contre les inondations ont été annoncés en grande pompe en 2019, mais « restent à l’état de slogans électoraux ».

Et cette situation n’est pas propre à Golfe 5. À Dapaong, par exemple, des populations se plaignent de l’insalubrité chronique et du manque d’entretien des voies. À Sokodé, des marchés promis pour relancer le commerce local n’ont jamais vu le jour. À Kara, les initiatives de collecte des ordures ont été abandonnées faute de suivi et de moyens. À Aného, les quartiers inondés chaque saison pluvieuse n’ont connu aucun aménagement concret malgré les alertes répétées des habitants.

Un manque de moyens… et de volonté politique

L’opposant pointe aussi un problème structurel : le manque de financement réel des communes. Bien que des fonds soient régulièrement annoncés par l’État – comme le financement public de 500 millions de FCFA prévu pour la campagne de cette année – « ces montants sont soit insuffisants, soit mal répartis, ou tout simplement mal utilisés », affirme-t-il.

Selon lui, la répartition des 500 millions de FCFA pour la campagne – 65 % à parts égales entre les candidats, 35 % en fonction des résultats – démontre une logique de compétition politique plutôt qu’un véritable soutien à la gouvernance locale.

Des conseils municipaux sans pouvoir réel

Autre critique majeure : le manque d’autonomie réelle des conseils municipaux. « Dans de nombreuses communes, les décisions majeures sont encore dictées par les préfets ou d’autres autorités centrales. Ce n’est pas cela, la démocratie locale », regrette Jean Kissi.

Alors que la campagne électorale s’ouvrira le 24 juin pour s’achever le 8 juillet, de nombreux électeurs risquent de se montrer désabusés. « Tant que les communes ne seront pas dotées de moyens suffisants, de compétences claires et d’un contrôle citoyen rigoureux, la décentralisation restera un mirage », conclut Kissi.

Julien SEGBEDJI
Julien SEGBEDJI
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