La Guinée-Bissau traverse une nouvelle crise politique après le départ précipité d’une mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), initialement envoyée pour résoudre le différend autour de la fin du mandat du président Umaro Sissoco Embalo. Face aux tensions croissantes, cette délégation, appuyée par les Nations unies, a quitté le pays samedi, après avoir été menacée par le chef de l’État.
Au cœur du litige : la durée du mandat présidentiel. L’opposition estime que celui de M. Embalo, débuté en 2020, aurait dû s’achever la semaine dernière, tandis que la Cour suprême fixe sa fin au 4 septembre. Malgré les contestations, le président a annoncé la tenue des élections générales au 30 novembre prochain.
Ce bras de fer intervient dans un contexte d’instabilité persistante. Embalo affirme avoir échappé à deux tentatives de coup d’État, la dernière en décembre 2023 ayant entraîné des affrontements entre la garde nationale et la garde présidentielle. Il a depuis dissous le parlement contrôlé par l’opposition, qu’il accuse d’inertie.
Alors que la CEDEAO peine à gérer les crises politiques en Afrique de l’Ouest, Embalo renforce ses relations internationales. Il a récemment rencontré Vladimir Poutine pour discuter de coopération économique et sécuritaire, suivant la tendance de plusieurs dirigeants africains se tournant vers Moscou au détriment des partenaires occidentaux.
Avec ce nouvel épisode, la Guinée-Bissau s’enfonce un peu plus dans l’incertitude, laissant planer le spectre d’une nouvelle crise institutionnelle.
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