Le 9 décembre 2024, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la corruption, le Togo reste sous les feux des projecteurs pour de mauvaises raisons. Classé 106e sur 142 pays dans le dernier rapport de Transparency International, le pays illustre encore une fois l’ampleur d’un fléau qui gangrène sa gouvernance et compromet son développement.
Un mal systémique aux racines profondes
La corruption, nourrie par l’impunité, le manque d’éthique et les lenteurs administratives, constitue une véritable entrave à la gestion des ressources publiques au Togo. Depuis les années 1990, des initiatives se sont succédées pour tenter d’endiguer ce phénomène. Parmi elles, la mise en place de la Commission Anti-Corruption, puis de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA). Cependant, malgré ces efforts, les résultats tardent à se faire sentir.
Selon le Mouvement Martin Luther King (MMLK), acteur engagé dans la défense des droits civiques, les actions de la HAPLUCIA demeurent largement insuffisantes. « Trop souvent, cette institution se cantonne à des campagnes de sensibilisation, alors que des mesures plus fermes et concrètes sont nécessaires », déplore le MMLK dans une déclaration publiée ce jour.
Un appel à l’action collective
Pour le MMLK, la lutte contre la corruption ne peut se résumer à des discours. Il appelle à un renforcement des prérogatives de la HAPLUCIA, notamment en matière de contrôle, d’enquête et de sanction. « Il est impératif que des actes forts soient posés pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions publiques », souligne le mouvement.
Au-delà des institutions, le MMLK exhorte l’ensemble des acteurs – citoyens, société civile et secteur privé – à se mobiliser. « La corruption n’est pas une fatalité. C’est un combat collectif, et chacun a un rôle à jouer dans cette bataille pour l’intégrité et la transparence », martèle-t-il.
Un obstacle au développement durable
Sans une gouvernance exemplaire et une transparence accrue, le Togo risque de s’enliser davantage dans un cercle vicieux. Pour le MMLK, cette Journée mondiale de lutte contre la corruption doit être un moment de réflexion et d’engagement renouvelé.
Car, comme le rappelle le mouvement : « Sans justice ni équité, aucun progrès durable n’est possible. »
La rédaction