Le Togo franchit une nouvelle étape dans sa quête d’une souveraineté énergétique accrue. Ce mardi, les autorités ont lancé à Dalwak, près de Dapaong dans la région des Savanes, le chantier de construction d’une centrale photovoltaïque de 25 MWc, accompagnée d’un système de stockage de 36 MWh. Ce projet ambitieux, soutenu par le gouvernement et partiellement financé par la Banque mondiale, marque une avancée importante dans le développement des énergies renouvelables du pays.
La cérémonie de lancement, symbolisée par la pose du premier panneau solaire, s’est tenue en présence de Barry Moussa Barqué, président du Sénat et représentant du président Faure Gnassingbé, soulignant l’importance stratégique de ce projet.
Un projet porteur de résilience énergétique et d’indépendance
La centrale de Dalwak fait partie intégrante du Projet régional d’intervention en matière d’énergie solaire (RESPITE), mené par la Banque mondiale. Elle vise à renforcer la résilience du secteur énergétique face aux fluctuations des énergies fossiles, en privilégiant une électricité propre, fiable et durable.
En l’espace de 13 mois, 36 000 panneaux solaires seront installés sur un terrain de 52 hectares dans un site de 74 hectares, pour une capacité de production estimée à 52 114 MWh par an. L’investissement global s’élève à 60 millions de dollars, englobant la construction de la centrale ainsi que l’extension du réseau électrique vers 61 localités environnantes.
Cette production d’énergie sera injectée directement dans le réseau de la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET) via une ligne de 20 kV, avant d’être redirigée vers le poste de la Communauté Électrique du Bénin (CEB) de Dapaong. En cas de surplus, l’énergie sera redistribuée sur le réseau national.
Un projet stratégique pour l’avenir du pays
Pour Mawusi Kakatsi, ministre délégué auprès du ministre des Mines, cette centrale va bien au-delà d’une simple réalisation énergétique. « Ce projet se situe à l’intersection de plusieurs enjeux clés : la souveraineté énergétique, le développement économique et le développement durable. Il s’inscrit dans une vision globale où l’électricité devient un levier essentiel pour la santé, l’éducation, l’industrie et l’emploi. »
Une fois opérationnelle, cette centrale permettra d’augmenter la capacité solaire installée du Togo à 100 MWc, portant la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national à 41 % d’ici 2026, contre 38 % en 2023. Elle rejoint ainsi l’installation de Blitta, déjà en service, et s’ajoute à d’autres projets en préparation, notamment ceux de Sokodé (64 MWc), Awandjelo (40 MWc) et Agoè-Nyivé (7 MWc).
La construction de la centrale de Dalwak, réalisée par l’entreprise chinoise TBEA, permettra d’alimenter près de 29 000 foyers, tout en réduisant les émissions de 33 600 tonnes de CO₂ par an. Un véritable tournant pour le Togo, qui s’affirme ainsi comme un acteur majeur dans le domaine des énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest.
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