L’ancienne ministre des Armées, Marguerite Gnakadé, revient sur le devant de la scène nationale avec une déclaration sans détour. Face à une dette publique qu’elle juge « asphyxiante » et une population de plus en plus appauvrie, elle dénonce la gestion économique actuelle du Togo, pointant du doigt l’absence de retombées concrètes pour les citoyens.
Dans un message publié ce 28 juillet, Marguerite Gnakadé tire la sonnette d’alarme : le Togo s’endette de manière inquiétante, sans pour autant offrir aux populations des signes visibles de développement. Elle cite notamment le récent appui du Fonds Monétaire International (FMI) – plus de 60 millions de dollars dans le cadre de la Facilité Élargie de Crédit – comme un énième exemple d’un endettement dont l’impact reste introuvable dans la vie quotidienne des Togolais.
« Pendant que les millions se débloquent, la misère s’installe », affirme-t-elle.
Elle interroge : à quoi servent réellement ces financements ? Pourquoi les partenaires continuent-ils de soutenir un système qui, selon elle, peine à transformer les ressources empruntées en actions concrètes ? Le constat est sans appel : la dette avoisine désormais les 70% du PIB, mais les conditions de vie restent dégradées.
Au lieu d’être un levier de transformation, l’endettement devient, selon Gnakadé, un piège pour les générations futures. Dans son analyse, elle fustige l’absence de transparence, la mauvaise gouvernance, le détournement des fonds publics et surtout, l’impunité. Elle déplore également les réformes dictées par les bailleurs de fonds, qui, au lieu de soulager les populations, aggravent leur souffrance : hausse des impôts, suppression des subventions, flambée des prix.
« Trop, c’est trop », martèle-t-elle, estimant que le peuple togolais mérite des comptes. Chaque franc emprunté doit être justifié et orienté vers des projets visibles, utiles et mesurables.
Plus qu’un simple coup de gueule, c’est un appel à un changement profond de cap qu’elle lance : une gouvernance responsable, des investissements concrets et une gestion rigoureuse des finances publiques. Sans cela, dit-elle, le Togo risque de s’enliser davantage, laissant à sa jeunesse un lourd fardeau… et très peu d’espoir.
Conclusion percutante :
« Le problème n’est pas que le Togo emprunte, mais l’usage qu’il fait de ces fonds. »