L’atmosphère politique au Togo continue de s’alourdir. Moins de deux jours après l’interpellation musclée de l’ancienne ministre des Armées, Marguerite Gnakadé, c’est au tour du rappeur engagé Aamron, de son vrai nom Essowè Narcisse Tchala, d’être arrêté.
Selon plusieurs sources, l’artiste a été appréhendé tôt ce vendredi matin à son domicile de Lomé par des agents de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), avant d’être conduit dans les mêmes locaux où demeure toujours détenue Mme Gnakadé.
Les raisons de cette interpellation restent floues, aucune communication officielle n’ayant été faite par les autorités. Mais l’événement marque une nouvelle escalade dans le climat politique et sécuritaire.
Connu pour ses textes critiques et ses sorties virulentes contre le régime de Faure Gnassingbé, Aamron n’en est pas à sa première confrontation avec le pouvoir. En mai dernier, il avait déjà été arrêté puis interné de force à l’hôpital psychiatrique de Zébé, avant d’être libéré en juin, à la faveur d’une mobilisation citoyenne et de pressions internationales.
Cette nouvelle arrestation, survenue dans un contexte déjà tendu, suscite des inquiétudes sur l’espace des libertés publiques et la gestion des voix dissidentes au Togo.