Lomé, 19 mai 2025 —Le Front Citoyen Togo Debout (FCTD) et Tournons la Page Togo (TLP-Togo) lancent un cri d’alarme contre ce qu’ils qualifient de « persécutions ciblées » et d’atteintes graves à la dignité humaine, à l’encontre d’étrangers présents sur le sol togolais. Dans un communiqué conjoint, les deux organisations dénoncent une série d’incidents révélateurs d’un climat de méfiance généralisée et de répression, en décalage total avec l’image d’un Togo pacifique et accueillant que prône le régime.
Un pays à double visage ?
Le Togo, souvent cité comme terre d’accueil en Afrique de l’Ouest et hôte régulier de grandes conférences internationales, est aujourd’hui épinglé pour son traitement des ressortissants étrangers, notamment ceux liés — même indirectement — aux milieux critiques du pouvoir. Entre interpellations arbitraires, surveillances abusives, interrogatoires musclés et expulsions sans motif clair, les exemples s’accumulent et inquiètent.
Des cas emblématiques
Le communiqué revient sur plusieurs faits marquants. En septembre 2024, l’agression du militant sénégalais Guy Marius Sagna, restée impunie, avait déjà soulevé l’indignation. En avril 2025, une militante naturalisée américaine a été suivie par un individu suspect lors d’un simple déjeuner au Lac Togo, avant de voir son séjour troublé. Pire encore, le 14 mai, une jeune mère africaine participant à la Conférence de l’Union africaine sur la dette publique, a été interrogée, accusée de « rencontres parallèles », puis expulsée de façon humiliante. Le 16 mai, deux journalistes russes de RT ont, eux aussi, été arrêtés puis expulsés sans qu’aucune infraction n’ait été établie.
Des méthodes brutales, une image ternie
Le point commun de tous ces incidents ? Une même logique de suspicion politique, une brutalité administrative choquante, et un mépris manifeste des conventions internationales sur les droits des étrangers. À travers ces agissements, les autorités togolaises envoient un message alarmant : la société civile indépendante, qu’elle soit locale ou étrangère, n’est pas la bienvenue lorsqu’elle ne chante pas les louanges du régime.
Un appel à la raison
FCTD et TLP-Togo tirent la sonnette d’alarme : « Le Togo ne peut pas être à la fois le siège de grands sommets et le théâtre de persécutions. » Les organisations appellent à la fin de cette politique de surveillance et d’intimidation, et exhortent le gouvernement à garantir les droits fondamentaux à tous les résidents, sans discrimination. Car au-delà de l’image internationale, c’est l’essence même de la dignité humaine qui est en jeu.
Choisir entre la peur et l’ouverture
À l’heure où l’Afrique cherche à construire des espaces de dialogue et d’intégration, le Togo est à la croisée des chemins. Soit il continue dans cette logique sécuritaire et ferme la porte à la critique citoyenne — au risque d’isolement diplomatique. Soit il revient à ses valeurs proclamées d’hospitalité et de liberté. Dans ce contexte, le silence ne serait pas seulement complice : il serait coupable.
El defensor