Alors que les dates des 26, 27 et 28 juin 2025 circulent sur les réseaux sociaux comme nouvel appel à la mobilisation populaire, l’ombre du 6 juin dernier plane encore sur les esprits. Cette précédente journée de manifestation, marquée par plusieurs arrestations à Lomé, a laissé une empreinte durable dans l’opinion.

C’est dans ce contexte tendu que les Chefs Traditionnels du Grand Adakpamé, réunis ce 17 juin 2025, avec la population d’Adakpamé, ont pris la parole publiquement. À travers une déclaration ferme mais mesurée, ils affichent leur attachement à la paix, à la cohésion sociale et à la légalité républicaine. Leur message est clair : pas de manifestations non autorisées sur le sol du Grand Adakpamé.
« Que ceux qui veulent manifester le fassent sur leur territoire d’origine », martèlent-ils, soucieux de dissocier les fils et filles d’Adakpamé d’éventuelles dérives. Une mise en garde directe, qui vise à prévenir toute tentative de récupérer leur territoire comme théâtre de troubles à l’ordre public.


Face à cette prise de position, plusieurs questions restent en suspens :
- La manifestation annoncée pour fin juin obtiendra-t-elle une autorisation légale, contrairement à celle du 6 juin ?
- L’État laissera-t-il cette fois un espace d’expression ou choisira-t-il, à nouveau, la voie répressive ?
- La population entend-elle cet appel des autorités traditionnelles à la retenue et à la responsabilité citoyenne ?



Les Chefs Traditionnels, en appelant à « l’unité, la vigilance et le respect des règles républicaines », tentent de maintenir un équilibre fragile entre légitimité des revendications et maintien de la paix. Reste à savoir si leurs voix porteront suffisamment dans un climat social où les frustrations s’expriment de plus en plus hors des canaux institutionnels.
La fin juin sera-t-elle le théâtre d’un dialogue renouvelé ou d’une confrontation évitable ? Réponse dans quelques jours.
El defensor