À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, célébrée chaque 9 décembre et cette année sous le thème « S’unir avec la jeunesse contre la corruption : former l’intégrité de demain », le Togo réaffirme son engagement à combattre ce fléau.
L’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) a organisé ce mercredi 11 décembre 2024, à Lomé un atelier majeur visant à exposer les résultats des enquêtes sur les irrégularités persistantes dans la gestion des marchés publics.
Cet événement, marqué par la présence de partenaires techniques et financiers, d’opérateurs économiques, de représentants de la société civile et des médias, a mis en lumière les pratiques préjudiciables au système économique du pays.
Un combat urgent et nécessaire
Au cœur des préoccupations soulevées par l’ARCOP figurent des pratiques répréhensibles telles que le fractionnement des marchés, la surfacturation, la fausse facturation, le trafic d’influence et l’abus de fonction. Ces dysfonctionnements engendrent des pertes économiques importantes et entravent le développement du Togo.
« Les marchés publics représentent un foyer propice à la corruption en raison des enjeux financiers considérables qu’ils impliquent. L’interaction entre opérateurs économiques et agents publics est souvent marquée par un manque de transparence, notamment lors des appels d’offres », a déclaré M. Aftar Touré Morou, directeur général de l’ARCOP, rappelant que ces pratiques nuisent profondément à la compétitivité et à l’équité du système de commande publique.
Des moyens concrets pour dénoncer et agir
Conformément à l’article 6 du décret n°2022-063/PR, l’ARCOP est mandatée pour enquêter et sanctionner les irrégularités liées aux marchés publics. L’organisme dispose d’un numéro vert 80008888 et d’un site web officiel (https://arcop.tg) pour recueillir des dénonciations.
À ce jour, ces outils ont permis de recenser 133 cas de violations, impliquant des mairies, ministères et entreprises publiques. Ces signalements ont été confiés à la Direction des investigations et enquêtes, dont le travail méticuleux a conduit à des sanctions significatives visant aussi bien les opérateurs économiques que les agents publics déviants.
Des sanctions exemplaires pour un avenir meilleur
Les investigations menées en partenariat avec la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) ont débouché sur des délibérations du Comité de règlement des différends (CRD). Ces décisions, selon le directeur général de l’ARCOP, témoignent d’une volonté ferme d’assainir le système et d’instaurer une culture de transparence et d’intégrité.
Former l’intégrité de demain
Cette journée est aussi l’occasion de rappeler l’importance de sensibiliser la jeunesse aux dangers de la corruption. Avec le thème choisi cette année, l’accent est mis sur la formation d’une nouvelle génération d’acteurs publics et privés intègres, capables de bâtir un avenir où la transparence prime sur les intérêts personnels.
En célébrant cette journée, le Togo fait un pas supplémentaire vers la restauration de la confiance dans ses institutions et le redressement de son économie. La lutte contre la corruption n’est pas qu’un combat administratif, c’est une responsabilité collective, un défi à relever ensemble pour un avenir équitable et prospère.
Le défenseur