Si la politique était une danse, la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) serait sans doute championne incontestée du grand écart. Après avoir boudé les élections sénatoriales du 15 février dernier comme un enfant capricieux refusant son assiette de légumes, voilà que cette même coalition annonce fièrement sa participation aux municipales. Oui aux législatives, non aux sénatoriales ! On imagine déjà un jeu de chaises musicales dans les coulisses de la DMP : « On y va, on n’y va pas ? Allez, cette fois, on y va ! »
Une logique politique… insaisissable
Si vous cherchez de la cohérence, passez votre chemin. Interrogé sur ce virage à 180 degrés, Gérard Adja, l’un des responsables de la DMP, nous gratifie d’une perle de logique politique :
« Ce sont des élections républicaines, et il est important que la gouvernance locale soit renforcée. Les prochaines municipales n’ont rien à voir avec la situation politique actuelle. »
Ah bon ? Donc, le Sénat, c’est trop politique, mais les mairies, ce n’est que de la gestion de quartiers et de voirie ? Peut-être la DMP a-t-elle simplement réalisé qu’un mandat de conseiller municipal est plus concret qu’une posture d’opposition sans élus ? Ou bien a-t-elle flairé une opportunité là où elle voyait hier un piège ?
DMP : Opposant sélectif ou stratège mal inspiré ?
Ce volte-face spectaculaire en dit long sur la difficulté de l’opposition à maintenir une ligne claire. En rejetant le Sénat mais en embrassant les municipales, la DMP envoie un message brouillé à ses électeurs. Doit-on comprendre que certaines institutions sont fréquentables et d’autres non ? Que la démocratie se défend à la carte ?
À force de changer d’avis comme de chemise, la DMP risque surtout de perdre en crédibilité. Car en politique, il vaut mieux être cohérent qu’acrobatique. Mais après tout, la DMP a peut-être inventé un nouveau concept : l’opposition partielle. Reste à voir si les électeurs apprécieront cette politique du « ni oui, ni non, bien au contraire ».
En attendant, si un jour la DMP décide de participer aux élections sénatoriales, ne soyez pas surpris. Avec eux, tout est possible… et son contraire aussi !
El defensor