Le jeudi 26 juin 2025 a marqué un tournant inquiétant dans l’expression populaire au Togo. Répondant à un appel citoyen à trois jours de manifestations pacifiques, plusieurs quartiers de Lomé et des villes de l’intérieur ont été le théâtre d’une répression violente menée par des miliciens pro en appui aux forces de sécurité.


Ces groupes armés, souvent en civil mais lourdement équipés, ont multiplié les actes de brutalité gratuite contre des manifestants désarmés. Une stratégie de la terreur qui, loin d’apaiser les tensions, atteste d’un pouvoir aux abois prêt à tout pour conserver un contrôle devenu de plus en plus contesté.
Le symbole fort de cette mobilisation reste le Grand marché de Lomé : fermé, silencieux, vidé de ses commerçants et clients. Ce haut lieu de la vie économique togolaise, habituellement grouillant d’activités, s’est transformé en ville morte.


Un acte de désobéissance civile fort qui illustre le rejet grandissant d’un régime accusé de confisquer les richesses du pays au profit d’une minorité, tout en imposant silence et soumission à coups de matraques et de gaz lacrymogènes.
Alors que Faure Gnassingbé entame sa troisième décennie au pouvoir, les signes d’un ras-le-bol généralisé se multiplient. Les populations ne se contentent plus de survivre dans un climat de peur ; elles dénoncent désormais ouvertement un pouvoir illégitime et violent, qui préfère investir dans l’armement de ses milices que dans l’éducation, la santé ou l’emploi des jeunes.
Le sacrifice économique des commerçants, qui ont accepté de perdre leur revenu quotidien, est révélateur de l’ampleur du rejet : c’est tout un peuple qui semble désormais prêt à tourner la page.
Ces événements ternissent un peu plus l’image déjà contestée de la gouvernance de Faure Gnassingbé, et posent une fois encore la question cruciale : jusqu’où ira ces miliciens pour étouffer la voix d’un peuple qui ne réclame que justice, dignité et changement ?
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