La nouvelle proposition de loi budgétaire de Donald Trump, baptisée « One Big Beautiful Bill », suscite une vive inquiétude sur le continent africain. Le président américain y prévoit l’instauration d’une taxe fédérale de 3,5 % sur tous les transferts d’argent effectués vers l’étranger par des non-citoyens américains. Cette mesure s’ajoute aux frais de transfert déjà élevés, qui atteignent en moyenne 6 %, rendant les envois de fonds depuis les États-Unis parmi les plus coûteux au sein du G7.
Or, ces transferts constituent une source vitale pour de nombreuses économies africaines. En 2024, près de 10 milliards de dollars ont été envoyés depuis les États-Unis vers l’Afrique subsaharienne, dont 5,7 milliards pour le seul Nigeria. Des pays comme le Liberia, la Sierra Leone, le Kenya ou encore l’Éthiopie figurent parmi les plus dépendants, certains recevant plus de 30 % de leurs fonds totaux uniquement des États-Unis.
Cette taxe pourrait avoir des conséquences dramatiques pour des millions de familles, notamment au Liberia où les envois représentent 19 % du PIB. Des pays comme le Sénégal, très dépendant (10 % du PIB en 2023), pourraient aussi voir leur économie fortement fragilisée. En outre, cette mesure s’inscrit dans une tendance plus large de l’administration Trump à durcir sa politique migratoire et à réduire l’aide étrangère, comme en témoigne la suspension des financements de l’USAID.
Face à cette situation, certaines diasporas pourraient se tourner vers des alternatives comme les cryptomonnaies ou des circuits informels de transfert, au risque d’accroître la fraude et l’insécurité financière. À court terme, cette mesure budgétaire pourrait donc devenir un levier économique et géopolitique majeur entre Washington et les capitales africaines.
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