Togo : Une opposition sans cap face à la montée des influenceurs politiques

L’opposition togolaise, incarnée notamment par l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre, se trouve une fois de plus démasquée par son incapacité à organiser une contestation cohérente et crédible. À défaut d’une vision claire et d’un leadership solide, elle laisse le champ libre à des influenceurs désorganisés et sans cadre, qui multiplient les actions sans impact réel et au prix d’une confusion palpable.

Les tentatives de mobilisation numérique qui ont émergé ces derniers jours à Lomé, largement relayées sur TikTok, X ou WhatsApp, n’ont rien d’une révolution. Elles sont plutôt le symptôme d’une opposition en déroute, incapable de fédérer ses propres militants et de canaliser les revendications populaires. La faible portée de ces mouvements spontanés dément l’illusion d’une mobilisation massive sur les réseaux sociaux.

Plutôt que d’appuyer une contestation politique structurée, responsable et crédible, les dirigeants de l’ANC semblent démunis, se contentant de critiquer cette « agitation digitale » sans en tirer de véritables leçons. Ce décalage entre le numérique et la réalité sociale confine à une impuissance politique déconcertante.

Pire encore, cette absence de leadership clair a laissé la place à des influenceurs, souvent anonymes, qui tentent d’imposer leurs agendas personnels au détriment d’une action collective cohérente. Ce phénomène montre que lorsque les cadres politiques ne sont pas en mesure d’assumer leur rôle, ce sont des forces dispersées et peu structurées qui prennent le dessus, au risque de diluer les revendications et de faire le jeu du régime en place.

En somme, cette opposition sans boussole se condamne elle-même à l’échec, faute d’avoir su anticiper et organiser une mobilisation efficace. Les influenceurs n’ont fait que profiter d’un vide stratégique qui leur permet aujourd’hui de s’exprimer, sans véritable portée, mais avec une visibilité démesurée.

L’ANC et ses alliés ont désormais un choix simple : retrouver une vraie vision politique et s’appuyer sur des bases solides, ou continuer à se perdre dans des contestations numériques sans lendemain, qui ne font que renforcer la légitimité du régime qu’ils prétendent combattre.

The defender