Le projet de recensement biométrique, mené sous l’égide du programme WURI et piloté par l’Agence nationale d’identification (ANID) et l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED), traverse une zone de turbulences. Alors que la phase 2 s’est officiellement achevée depuis le 16 février, un mois quelques jours dans la zone 2, une partie des agents au nombre de 135 personnes impliqués attend toujours leur rémunération, suscitant mécontentement et interrogations.
Des paiements en suspens
Depuis le 20 février 2025, certains agents d’enregistrement, notamment les Opérateurs de saisie (OPE), ont commencé à percevoir leur dû. Toutefois, de nombreux autres se heurtent à un obstacle inattendu : l’absence de paiement. En cause, selon plusieurs témoignages, une difficulté liée à l’opérateur téléphonique Yas Togo, chargé des transactions via la plateforme Mixx Bay Yas.
Selon les informations recueillies, certains agents ont vu leur compte validé par l’opérateur, mais malgré cette régularisation, aucun versement ne leur a été fait. De leur côté, les responsables de l’INSEED n’apportent aucune réponse claire, laissant planer le doute et l’inquiétude chez les concernés.
« le premier paiement a été effectué le 20 février. INSEED nous dit d’aller à Yas Togo. Pourtant nous sommes allés Yas Togo nous dit en retour que INSEED est revenu récupéré l’argent.», nous confie un agent opérateur d’enregistrement victime du non paiement. C’est un jeu de jack où est tu ?
Où est passé l’argent ?
Face à l’inaction des autorités compétentes, certains agents ont entrepris des démarches auprès de Yas Togo afin d’en savoir plus. D’après leurs investigations, l’INSEED aurait bien récupéré les fonds destinés aux paiements. Pourtant, ces derniers ne sont toujours pas parvenus à leurs bénéficiaires. Cette situation alimente les frustrations et jette une ombre sur la gestion du projet, censé incarner une avancée majeure pour la modernisation de l’état civil au Togo.
Un projet sous tension
L’absence de réponse officielle laisse place à de nombreuses interrogations : qui bloque ces paiements ? Pourquoi une initiative portée par les plus hautes instances étatiques rencontre-t-elle autant de difficultés ? À qui profite cette crise, alors que des milliers de jeunes recrutés pour le projet se retrouvent sans salaire après avoir rempli leur mission ?
Les risques d’une grogne sociale ne sont pas à exclure. À mesure que l’attente se prolonge, le malaise grandit. L’initiative, censée renforcer la politique de modernisation du chef de l’État, pourrait se transformer en un nouveau foyer de contestation si les dysfonctionnements ne sont pas corrigés rapidement.
Un appel à la transparence
Pour éviter toute escalade, il est impératif que les autorités compétentes sortent de leur silence et éclaircissent la situation. Les agents du recensement demandent simplement à être payés pour le travail accompli. Un droit fondamental qui, s’il continue d’être bafoué, risque de ternir l’image du projet et de fragiliser la confiance des citoyens envers les institutions en charge de sa mise en œuvre.
L’INSEED et l’ANID devront rapidement fournir des explications et surtout, des solutions concrètes pour résoudre ce problème qui affecte non seulement les agents concernés, mais aussi la crédibilité du recensement biométrique au Togo.
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