Faure Essozimna Gnassingbé change de statut institutionnel. Désormais Président du Conseil, il conserve les commandes de l’exécutif en tant que Chef du gouvernement et Chef des armées, mais n’est plus officiellement Chef de l’État.
Ce changement, annoncé dans le cadre d’une réforme politique d’envergure, marque une rupture notable avec l’organisation classique de la République togolaise telle qu’on la connaissait jusqu’ici. Le poste de Chef de l’État, jusque-là occupé par Faure Gnassingbé depuis 2005, disparaît au profit d’un nouveau schéma de gouvernance.

Selon les autorités, cette restructuration vise à instaurer un régime plus collégial et à moderniser les institutions en les alignant sur les « exigences d’une gouvernance de stabilité et d’efficacité ». Le rôle de Faure Gnassingbé en tant que Président du Conseil lui confère cependant un pouvoir centralisé sur l’appareil exécutif et sur les forces armées.
Des voix critiques s’élèvent déjà, dénonçant une transformation de façade visant à maintenir le pouvoir entre les mêmes mains tout en modifiant les titres. Pour d’autres, il s’agirait d’une étape vers un nouveau modèle institutionnel inspiré de certaines expériences à l’étranger, où le pouvoir exécutif est dissocié de la fonction symbolique de Chef de l’État.

Les prochains jours s’annoncent décisifs pour comprendre la portée réelle de cette réorganisation. Entre continuité politique et mutation institutionnelle, le Togo s’engage dans une nouvelle ère dont les contours restent à préciser.
Editorial staff