Reconnaître l’importance du rôle joué par les collecteurs de déchets plastiques constitue une étape essentielle vers la légitimation de leurs droits. Bien qu’ils soient au cœur du dispositif de gestion des déchets plastiques, ces acteurs restent souvent ignorés. Pour y remédier, l’ONG Les Amis de la Terre (ADT) entend poser les bases d’une intégration pleine et entière de ces travailleurs dans les politiques publiques togolaises. C’est dans cette optique qu’un atelier de renforcement de capacités s’est tenu ce 15 mai 2025.

Cet atelier a réuni une quarantaine de participants : membres de la société civile, journalistes, étudiants en agronomie, ingénieurs, agents techniques municipaux et représentants de mouvements communautaires. Tous ont été formés sur les droits et le rôle des collecteurs de déchets plastiques, avec pour objectif de favoriser leur reconnaissance, leur protection, et leur implication active dans les décisions publiques.
« Les travailleurs informels de la gestion des déchets, notamment les collecteurs de déchets plastiques, jouent un rôle crucial dans la résilience environnementale et sociale des villes. Leur invisibilité juridique est un frein majeur à la justice sociale et aux objectifs de développement durable », affirme Kokou Elorm Amegadze, directeur de l’ONG ADT.

L’événement visait à sensibiliser les participants à la valeur ajoutée de ces collecteurs dans la chaîne de traitement des déchets plastiques, à partager les cadres juridiques nationaux et internationaux relatifs à leurs droits, et à identifier les obstacles auxquels ils font face. Il s’agissait également de formuler des recommandations en vue de leur inclusion dans les politiques locales et de promouvoir des partenariats entre communes, mouvements citoyens et collecteurs pour des initiatives durables.
Malgré leur contribution essentielle à la lutte contre la pollution plastique, ces travailleurs restent largement marginalisés. L’ONG ADT alerte sur cette situation. Pour M. Amegadze, une gouvernance inclusive des déchets est possible grâce à une meilleure intégration des instruments juridiques internationaux et à une réforme des dispositifs nationaux existants.

« La reconnaissance des droits des collecteurs ne relève pas seulement d’un impératif moral. C’est aussi une condition sine qua non de l’efficacité des politiques environnementales. Pouvoirs publics, société civile et acteurs informels doivent œuvrer ensemble pour construire une transition écologique juste et solidaire », ajoute-t-il.
Deux principales communications ont marqué la rencontre. La première a porté sur « Le rôle des collecteurs de déchets plastiques dans la chaîne de gestion : reconnaissance, enjeux et perspectives locales », en mettant l’accent sur la valorisation de leur rôle, l’identification des freins et leur intégration dans les politiques locales. La seconde portait sur « Les droits des travailleurs informels dans la gestion des déchets : cadres juridiques nationaux et instruments internationaux », en se concentrant sur la compréhension des normes existantes, la protection des droits et leur ancrage dans les traités internationaux.

Il est important de rappeler que ces acteurs essentiels font face à de nombreux défis : absence de reconnaissance juridique, manque de formation, équipements de protection insuffisants, faibles rémunérations, exposition à des risques sanitaires, stigmatisation, ou encore difficultés d’accès aux sites de travail en période d’inondation.
Editorial staff