Le Togo a franchi une étape majeure en créant un Sénat, suite à l’adoption de la nouvelle Constitution le 6 mai 2024. Une question cruciale se pose désormais : qui en prendra la tête ? Dans les coulisses du pouvoir, les tractations vont bon train pour désigner la personnalité qui présidera cette nouvelle instance législative.
Un Sénat, pour quel rôle ?
Prévu par la Constitution de 1992 et renforcé par la récente réforme institutionnelle le 6 mai dernier, le Sénat togolais aura pour mission d’examiner les lois aux côtés de l’Assemblée nationale, mais aussi de représenter les collectivités locales et les autorités traditionnelles. Composé de membres désignés et élus, il vise à offrir une plus grande diversité d’opinions dans le processus législatif.
Toutefois, au-delà de son rôle officiel, la présidence du Sénat est perçue comme une position stratégique. Elle conférera à son titulaire une influence significative sur l’orientation des réformes et une légitimité accrue sur l’échiquier politique national.
Une nomination sous haute tension
Le choix du premier président du Sénat est d’autant plus crucial qu’il interviendra dans un contexte de recomposition politique. Selon des sources proches du dossier, plusieurs noms circulent déjà parmi les potentiels candidats. Parmi eux, d’anciens ministres, des figures influentes du parti au pouvoir, ainsi que des personnalités issues des collectivités locales.
D’aucuns estiment que le chef de l’État jouera un rôle déterminant dans cette désignation, cherchant un profil capable de garantir une certaine stabilité institutionnelle tout en maintenant l’équilibre entre les différentes forces politiques du pays. « Il faudra quelqu’un de consensuel, mais aussi d’expérimenté pour asseoir rapidement l’autorité du Sénat », confie un analyste politique.
Les favoris en lice
Parmi les figures pressenties, plusieurs noms reviennent avec insistance. Certains cadres du parti majoritaire UNIR sont évoqués, notamment des proches collaborateurs du président. À l’inverse, d’autres plaident pour une personnalité issue de la société civile ou du monde académique afin de donner au Sénat une posture plus indépendante.
Des observateurs suggèrent également que l’opposition pourrait chercher à peser dans le choix du président du Sénat, notamment en misant sur une figure d’ouverture capable d’incarner un contrepoids institutionnel face à l’Assemblée nationale. Toutefois, le poids réel de l’opposition dans cette décision reste incertain, compte tenu de la composition du Sénat, où une majorité favorable au pouvoir en place est attendue.
Un enjeu au-delà du Sénat
Au-delà du simple choix d’une présidence, cette nomination pourrait donner des indices sur les futurs équilibres politiques du pays. Le Sénat étant un organe relativement nouveau, son premier président posera les bases de son fonctionnement et de sa crédibilité aux yeux des citoyens.
Reste à savoir si ce choix se fera dans la transparence ou s’il sera le fruit d’arrangements discrets entre les élites politiques. Pour l’heure, le suspense demeure, et les Togolais attendent de voir qui incarnera cette nouvelle institution.
Affaire à suivre…
The defender