Lors de la conférence de presse du 9 juillet 2025, le gouvernement togolais a cherché à dissiper les inquiétudes en assurant la population de son engagement envers la paix et la sécurité.
Loin de se laisser perturber par les récentes violences qualifiées de « préméditées », les autorités ont réaffirmé leur volonté de maintenir la stabilité du pays face à un contexte régional particulièrement troublé.
Les ministres présents, dont Pacôme Adjourouvi (ministre des Droits de l’Homme), Awaté Hodabalo (ministre de l’Administration territoriale), Calixte Batossie Madjoulba (ministre de la Sécurité) et Isaac Tchiakpé (ministre de l’Enseignement technique), ont tous condamné les manifestations violentes et non autorisées survenues à Lomé fin juin, et souligné l’impact déstabilisateur de ces événements.
Cependant, il est intéressant de noter que, malgré des discours fermes, aucun des intervenants n’a abordé en toute franchise la question des miliciens qui, durant ces mêmes périodes, ont semé la terreur dans certaines zones du pays.
Il est vrai que le gouvernement a insisté sur son engagement à garantir l’ordre public, en assurant notamment que l’État togolais ne tolérerait aucune tentative de déstabilisation.
Mais l’absence d’une réponse claire et détaillée concernant la présence de ces miliciens et leur implication directe dans les violences laisse place à une certaine incertitude sur la transparence de ces déclarations.
Par exemple, Awaté Hodabalo, tout en qualifiant les troubles d’« actes prémédités », a dénoncé des manœuvres organisées pour déstabiliser le pays. Il a évoqué la présence de forces externes qui, selon lui, tentent d’exploiter les tensions internes. Cependant, rien n’a été dit sur les miliciens locaux, acteurs pourtant directs de ces actes de violence. Le ministre a évoqué un contexte régional de plus en plus incertain, citant les menaces terroristes venant du Sahel et des pays voisins comme le Bénin et le Nigeria, mais l’absence de détails sur la gestion de ces miliciens semble alimenter le doute quant à la gestion réelle de cette situation.
Pour sa part, Pacôme Adjourouvi a vanté le professionnalisme des forces de l’ordre, qui, selon lui, ont fait preuve d’un sang-froid admirable face à la situation. Pourtant, les témoignages sur le terrain font état de nombreuses zones d’ombre, notamment en ce qui concerne l’ampleur des violences et la réponse des forces de sécurité face à des éléments aussi difficiles à contrôler que des miliciens armés et bien organisés.
Bien que le gouvernement ait exprimé sa volonté de rassurer la population, notamment en ce qui concerne la sécurité des élections municipales du 17 juillet 2025, des voix s’élèvent pour questionner la sincérité de cette démarche, dans un contexte où les événements passés n’ont pas été entièrement abordés avec transparence.
Tchagnao Arimiyao, directeur de publication du journal Nouvelle Opinion, a souligné la nécessité d’une communication continue et ouverte. Selon lui, ce genre de prise de parole est essentiel pour apaiser les inquiétudes de la population, mais il a aussi insisté sur le fait que la lutte contre la violence ne peut être pleinement efficace sans une reconnaissance claire des forces internes qui participent à cette instabilité.
Ainsi, même si les autorités continuent de prôner la paix et l’unité nationale, une part d’ombre plane toujours sur les véritables causes de la violence qui déchire certains quartiers de Lomé et d’autres régions du pays. Le silence sur la question des miliciens et leur rôle dans les récentes vagues de violences semble indiquer que la situation est bien plus complexe qu’une simple lutte contre des forces extérieures.
Dans ce climat tendu, il est plus que jamais crucial pour le gouvernement de faire preuve de transparence et d’engager un dialogue constructif avec les populations afin de restaurer la confiance et assurer une paix durable, sans laisser de zones d’ombre où la violence et la manipulation peuvent encore prospérer.
Editorial staff