Le Kenya a été secoué lundi par des scènes de violence alors que la police a violemment réprimé des manifestants dans les rues de Nairobi, utilisant des tirs, des canons à eau et des gaz lacrymogènes.
Cette manifestation marquait le 35e anniversaire des manifestations pro-démocratie de 1990, un moment historique pour le pays. Selon la commission des droits de l’homme du Kenya, le bilan est tragique : au moins 11 personnes ont perdu la vie et 29 autres ont été blessées.
Joakim Simuyu, un manifestant présent sur les lieux, a exprimé sa colère et sa frustration en déclarant : « Les responsables des meurtres de l’année dernière ne sont toujours pas jugés, et ils continuent d’attaquer le peuple. Un gouvernement qui se comporte comme une unité terroriste contre ses citoyens ne mérite pas d’être appelé ainsi. »
Cette violence intervient dans un contexte de mécontentement général lié à la corruption, à la hausse des prix de la vie et à la brutalité des forces de l’ordre, des facteurs qui poussent de plus en plus de Kenyans à descendre dans la rue. Les affrontements entre manifestants et policiers sont désormais récurrents, et cette situation trouble le pays, reconnu comme la locomotive de l’Afrique de l’Est.
Magoha Sifuna, un autre manifestant, a exprimé la frustration des jeunes kenyans face à l’escalade des tensions : « Nous voulions organiser des manifestations pacifiques, mais maintenant, les gaz lacrymogènes sont partout. Nous ne pouvons pas travailler, et on nous tire dessus. Ruto doit faire preuve d’humilité et écouter la génération Z. »
Les jeunes Kenyans, dont les manifestations ont pris de l’ampleur depuis le mois de juin, ont réitéré leurs appels à la démission de William Ruto, le président du pays. Un précédent soulèvement, le 25 juin, avait déjà fait au moins 19 victimes.
Cette nouvelle série de violences rappelle le climat de répression persistante dans le pays, exacerbant le fossé entre un gouvernement contesté et une population de plus en plus désillusionnée.
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