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Saturday, July 19, 2025
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Fin de la légalisation des relevés et attestations du Bac au Togo : gain de modernité ou futur casse-tête administratif ?

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C’est une décision à la fois discrète dans sa forme et lourde de conséquences dans son fond : à partir de la session de juin 2025 du baccalauréat deuxième partie, les relevés de notes et attestations de réussite ne seront plus légalisables. Ainsi en a décidé la Direction Générale de l’Office du Baccalauréat (DGOB), dans une note officielle adressée aux usagers. Une mesure qui interroge, suscite des réactions contrastées, et mérite une analyse approfondie.

Une volonté de simplification administrative ?

Sur le papier, la décision semble aller dans le sens d’une modernisation de l’administration. En effet, au lieu de faire légaliser les documents – une démarche souvent fastidieuse pour les usagers, entre files d’attente, tampons, et délais – l’Office propose désormais l’établissement de duplicatas, moyennant le paiement de 1 000 FCFA par document et la présentation de pièces justificatives (acte de naissance et copie du document initial).

L’objectif affiché paraît clair : centraliser l’authentification des documents à la source même de leur délivrance, tout en luttant contre la falsification, un fléau connu dans plusieurs administrations africaines. Mais derrière cette volonté de rationalisation se cachent plusieurs zones d’ombre.

Une mesure bien pensée ou précipitée ?

La décision, bien qu’annoncée à l’avance, pose plusieurs questions fondamentales. Les établissements d’enseignement supérieur étrangers accepteront-ils des duplicatas non légalisés ? La légalisation a toujours été un gage d’authenticité dans plusieurs démarches, notamment dans les procédures d’inscription à l’étranger ou pour des concours internationaux.

En l’absence d’un système d’authentification numérique reconnu internationalement, les étudiants togolais pourraient se retrouver face à des refus d’universités ou d’institutions étrangères exigeant des documents légalisés. Le duplicata sera-t-il perçu comme équivalent, voire supérieur à l’original légalisé ? Rien n’est moins sûr.

Une accessibilité encore floue

Autre question : qu’en est-il des anciens bacheliers ? Ceux qui, pour des raisons diverses, doivent légaliser leur attestation des années après l’obtention de leur diplôme devront-ils eux aussi passer obligatoirement par le duplicata ? Et dans ce cas, devront-ils refaire toutes les démarches à chaque fois qu’un document est requis ?

Là encore, le coût, bien qu’apparemment modique (1 000 FCFA), pourrait devenir dissuasif en cas de multiples demandes. Sans oublier les délais de traitement, potentiellement longs si le flux de demandes devient trop important.

Vers une numérisation plus large ?

Si cette réforme s’inscrit dans un chantier plus vaste de digitalisation des services publics, alors elle mérite d’être accompagnée d’autres mesures : un portail en ligne sécurisé, une base de données consultable par les institutions partenaires, voire une certification numérique infalsifiable des documents. Mais pour l’heure, aucun élément de ce genre n’a été annoncé.

Une décision à accompagner… ou à réajuster ?

En somme, la décision de la DGOB peut être saluée dans son ambition, mais pose des défis concrets de mise en œuvre. Elle appelle à plus de communication, de pédagogie et surtout de garanties, notamment à l’égard des institutions étrangères. Sans cela, ce qui était censé être un pas vers la simplification pourrait devenir, pour beaucoup d’usagers, un véritable parcours du combattant administratif.

À qui profitera réellement cette réforme ? Le doute persiste, et les prochains mois seront cruciaux pour mesurer si cette décision sera un moteur de modernisation… ou un caillou dans la chaussure des bacheliers togolais.

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