Le Gabon se prépare à une échéance majeure de son histoire politique. Le conseil des ministres a officiellement annoncé que l’élection présidentielle se tiendra le 12 avril 2025, marquant potentiellement la fin de la transition militaire instaurée après le coup d’État du 30 août 2023.
Cette annonce, confirmée par un décret du gouvernement, convoque le collège électoral pour cette date cruciale. Elle intervient dans un contexte délicat, où les autorités de transition, dirigées par le général Brice Oligui Nguema, s’étaient engagées à rétablir un ordre constitutionnel après avoir renversé le régime d’Ali Bongo Ondimba, héritier d’une dynastie au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle.
En novembre 2024, le Gabon avait franchi une première étape en adoptant une nouvelle constitution par référendum. Ce texte, destiné à répondre aux aspirations démocratiques et à renforcer la transparence, symbolise un espoir de renouveau pour une population longtemps confrontée aux inégalités sociales et à une gouvernance opaque.
Cependant, des zones d’ombre subsistent. L’une des dispositions les plus controversées de cette nouvelle constitution permet au président de transition, Brice Oligui Nguema, de se porter candidat à l’élection présidentielle, une prérogative refusée aux autres membres de la junte. Cette exception suscite des inquiétudes quant à la sincérité de la transition et à la possibilité d’une tentative de perpétuation au pouvoir sous couvert d’élections.
Cette situation reflète un phénomène plus large en Afrique de l’Ouest et centrale, où une série de huit coups d’État entre 2020 et 2023 a fragilisé les systèmes démocratiques. Ces transitions militaires posent une question clé : les armées engagées dans ces processus sauront-elles céder le pouvoir aux civils ou chercheront-elles à s’y maintenir ?
Pour le Gabon, le 12 avril 2025 sera une date décisive. Cette élection incarne l’espoir d’une sortie durable de l’instabilité et d’un retour à un État de droit. Mais elle sera également un test de crédibilité pour le général Nguema et les autorités de transition. Les Gabonais, quant à eux, attendent avec impatience l’occasion de redéfinir leur avenir démocratique, dans un climat de vigilance internationale et de quête de justice sociale.
Editorial staff