Dans une décision qui pourrait bouleverser les relations commerciales avec l’Afrique, le président américain Donald Trump a signé ce jeudi un décret imposant de nouveaux droits de douane sur les exportations provenant de vingt pays du continent. Ce tournant protectionniste, qui entrera en vigueur dans une semaine, s’inscrit dans une politique de rééquilibrage des échanges jugés « défavorables » aux États-Unis.
Des taux qui grimpent jusqu’à 30 %
L’Algérie, la Libye et l’Afrique du Sud figurent en tête de liste des pays les plus sévèrement sanctionnés, avec des tarifs pouvant aller jusqu’à 30 %. D’autres États comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la Tunisie ou encore la RDC devront s’acquitter de taxes oscillant entre 15 et 25 % sur leurs produits exportés vers les États-Unis.
Selon la Maison Blanche, cette mesure vise à défendre les intérêts économiques américains face à des déficits commerciaux jugés « insoutenables ». Deux régimes tarifaires seront désormais appliqués : un taux réduit de 10 % pour les pays avec lesquels les États-Unis enregistrent un excédent, et un taux plancher de 15 % en cas de déficit.

Coup dur pour les transbordements
Le décret introduit également une pénalité redoutée de 40 % pour les produits soupçonnés de « transbordement » – une pratique consistant à faire passer des marchandises par des pays à faible fiscalité pour contourner les taxes douanières américaines.
Liste des pays africains concernés :
- 30 % : Algérie, Libye, Afrique du Sud
- 25 % : Tunisie
- 15 % : Angola, Botswana, Cameroun, Tchad, Côte d’Ivoire, RDC, Guinée équatoriale, Ghana, Lesotho, Madagascar, Malawi, Maurice, Mozambique, Namibie, Nigeria, Zambie, Zimbabwe
Un impact mondial au-delà de l’Afrique
L’Afrique n’est pas seule touchée. Le décret concerne également plusieurs pays d’Asie, d’Amérique latine et du Moyen-Orient. Certains, comme la Syrie (41 %), le Laos et le Myanmar (40 %), ou encore la Suisse (39 %), sont frappés de manière encore plus agressive. L’Inde, la Thaïlande, le Pakistan ou encore les Philippines ne sont pas épargnés, avec des taux allant jusqu’à 25 %.
Une décision contestée
La décision de Washington suscite déjà des remous diplomatiques. Plusieurs dirigeants africains envisagent de solliciter des négociations d’urgence, à l’image du président sud-africain Cyril Ramaphosa qui a annoncé engager un dialogue intensif avec la Maison Blanche.
Alors que la mesure pourrait affecter durablement les économies africaines les plus exportatrices, l’avenir des relations économiques entre les États-Unis et l’Afrique semble désormais plus incertain que jamais.