Au Togo, la volonté manifeste des autorités à positionner le pays sur la voie des nations utilisatrices de l’énergie renouvelable n’est plus à prouver. Mais la mise en œuvre de cet idéal reste confrontée à plusieurs défis, laissant ainsi les usagers de ces énergies renouvelables sur leur soif. Ce qui justifie la tenue d’une rencontre d’échanges réunissant plusieurs acteurs du domaine ce 15 juillet 2025 à Lomé.
Initiée par l’ONG Les Amis de la Terre Togo (ADT Togo), ils sont au total 45 participants représentants des entreprises d’énergies renouvelables au Togo, l’État, associations de consommateurs et autres acteurs de la transition énergétique à prendre part à cette rencontre d’échange.
L’objectif est de créer un cadre de dialogue structuré entre les entreprises d’énergies renouvelables, les institutions publiques, les associations de consommateurs et la société civile au Togo, afin d’améliorer la qualité, l’accessibilité et l’inclusivité des services d’énergie renouvelable.

Depuis plusieurs années, l’ONG Les Amis de la Terre travaille pour la promotion du développement durable de façon générale et la lutte contre les changements climatiques en particulier. Et la question des changements climatiques ne peut pas être détachée de la question des énergies parce qu’une bonne gestion des thématiques de l’énergie contribue à protéger aussi le climat. Ce qui place la tenue de cette rencontre dans son contexte.
“Nous avons décidé d’entretenir les participants non seulement du secteur privé, mais également du monde associatif et également de l’administration publique sur un certain nombre de choses. La rencontre se concentre sur comment est-ce qu’on peut promouvoir des services en matière d’énergie renouvelable qui soient satisfaisants pour les citoyens.
C’est vrai que depuis un certain moment, le Togo fait des efforts louables pour essayer de faire en sorte que les gens puissent avoir accès à l’énergie renouvelable. Mais il se trouve qu’il y a encore des goulots d’étranglement.
Et donc, comment est-ce que nous pouvons nous positionner pour faire en sorte qu’on puisse lever ces obstacles-là” indique Elorm Kokou Amegadze, directeur exécutif de l’ONG Les Amis de la Terre Togo.
Durant cet atelier, il était question d’évaluer les défis et opportunités actuels dans le déploiement des services énergétiques renouvelables ; d’identifier les attentes des consommateurs, en particulier des femmes et des jeunes ; de recenser les obstacles techniques, réglementaires, financiers et sociaux ; de renforcer la coopération et la confiance entre les parties prenantes ; et co-construire des recommandations concrètes en faveur d’un service énergétique de qualité et équitable.

Sur le terrain, le constat est glaçant en ce qui concerne la qualité des énergies renouvelables laisse encore à désirer. Il y a aussi un problème d’accessibilité. En zone rurale, ce n’est pas évident que les gens aient accès à l’énergie renouvelable autant qu’en milieu urbain ou en milieu périurbain.
Des défis tels: la qualité insuffisante des services offerts par les opérateurs d’énergies renouvelables ; l’accès encore limité et inégal, notamment en zones rurales et pour les groupes vulnérables ; le manque de coordination et de dialogue entre les entreprises, les pouvoirs publics, les consommateurs et la société civile ; la faible prise en compte des besoins spécifiques des femmes et des jeunes dans les politiques énergétiques ; les failles dans la transparence, la redevabilité et la co-construction des décisions ; etc…
En plus de ces problèmes suscités, Mr Elorm Kokou Amegadze estime que les parties prenantes ne s’associent pas pour discuter véritablement des problèmes d’énergie renouvelable.
“Tous ces constats ont fait que nous avons décidé d’organiser cette rencontre. Il s’agit en fait de voir comment est-ce que nous pouvons ensemble faire l’analyse diagnostique des défis qui se posent à ce secteur-là, le secteur des énergies renouvelables.
Ensuite, essayer de co-construire des recommandations et une feuille de route pour voir d’ici l’année prochaine, d’ici les années qui vont venir, comment est-ce que nous pouvons régler tous ces problèmes-là”, précise t-il.
Rappelons que le Togo envisage d’ici à 2030 d’avoir 50% d’énergie renouvelable dans son mix énergétique, c’est-à-dire les énergies fossiles et les énergies renouvelables. C’est dans 5 ans alors que qu’en 2025, la couverture n’est qu’à 5%. Raison de plus que les efforts du gouvernement soient accompagnés.