Dans une déclaration solennelle rendue publique à l’issue de leur 139e session ordinaire, les Évêques du Togo ont exprimé leur « profonde affliction » face aux violences survenues lors des manifestations des 26, 27 et 28 juin. Ils condamnent fermement l’usage disproportionné de la force et appellent l’ensemble des acteurs à un sursaut moral et national.
Réunis à Lomé, les membres de la Conférence des Évêques du Togo (CET) ont fait entendre une voix ferme contre les récents événements qui ont endeuillé le pays. « Nous condamnons vigoureusement ces violences inacceptables et insoutenables, quels qu’en soient leurs auteurs ou leurs justifications », ont-ils déclaré, pointant du doigt les répressions sanglantes et les pertes humaines.
Dans leur message, les évêques soulignent que « toute vie est sacrée » et que la « dignité inaliénable de la personne humaine » ne saurait être bafouée. Ils fustigent également la « culture du mensonge » et « la violence morale » qui, selon eux, menacent dangereusement la cohésion nationale.
Un appel à la conversion des auteurs de violences
La CET n’a pas hésité à adresser un appel direct aux auteurs de ces actes. « Un usage aussi disproportionné de la force, fût-ce contre une manifestation illégale, est simplement inadmissible », peut-on lire dans le texte. « Que les auteurs se convertissent », insistent-ils, rappelant que « les cris des innocents montent vers Dieu ».
Les évêques ont également adressé leurs condoléances aux familles des victimes et assuré les blessés de leurs prières. « Nous nous inclinons respectueusement devant la mémoire de tous les compatriotes fauchés par cette vague de violences », écrivent-ils.
Un message de paix et de prière pour le Togo
Tout en condamnant la brutalité des faits, les prélats appellent à l’unité et à la prière. Ils exhortent les citoyens togolais à ne pas se décourager et à garder espoir. « Le secours nous viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre », citent-ils du Psaume 120. Ils invitent chaque Togolais à œuvrer à la construction d’une « cité terrestre juste », dans la perspective de la « Cité céleste ».
Enfin, les évêques s’adressent particulièrement aux dirigeants, aux forces de sécurité, aux leaders politiques et d’opinion. Ils leur demandent de faire preuve de « responsabilité, de retenue et d’engagement sincère » pour éviter que le pays ne sombre davantage dans la violence.
Editorial staff