Lomé retient son souffle. Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution marquant l’avènement de la 5e République, une question traverse les rues, les réseaux sociaux et les conversations privées : « Où est passé le chef d’Etat ? »
Désigné président de la République conformément aux dispositions de la nouvelle loi fondamentale, Jean-Lucien Savi de Tové, docteur en sciences politiques, ancien ministre et ex-président du Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC), semble s’être évaporé aussi vite qu’il est apparu.
Annoncé le 6 mai dernier lors d’une cérémonie d’investiture , son nom avait été confirmé par plusieurs sources officielles. Mais depuis cette date, silence radio. Aucun discours à la nation, aucune sortie publique, aucune trace tangible de prise de fonction : une absence qui interroge.
Dans les rues de la capitale, l’incompréhension grandit. « On nous parle d’un président, mais personne ne l’a vu, ni entendu. C’est une situation incompréhensible », s’étonne un commerçant du marché d’Adawlato.
Certains citoyens, désorientés, soupçonnent un manque de transparence ; d’autres, une manœuvre politique délibérée. L’opposition, elle, parle sans détour de « mascarade institutionnelle ». « Le peuple togolais mérite la vérité. Ce flou autour de la présidence est une insulte à notre intelligence collective », dénonce l’opposition togolaise.
Pendant ce temps, la 5e République poursuit sa mise en place, suscitant espoirs, doutes et débats. Pour de nombreux Togolais, une seule chose importe désormais : que la clarté revienne au sommet de l’État, afin que le pays avance dans la sérénité, et que l’alternance tant attendue se matérialise enfin.
Nous y reviendrons
Der Verteidiger