Depuis la proclamation officielle des résultats des élections sénatoriales du 15 février dernier par la Cour constitutionnelle, l’attention des Togolais est désormais tournée vers la nomination des 20 sénateurs restants. Le Président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, détient en effet le pouvoir de désigner ce tiers du Sénat, conformément aux dispositions constitutionnelles.
Les médias nationaux, notamment la Télévision Togolaise (TVT), sont devenus le principal canal de veille pour les acteurs politiques et citoyens avides d’informations. Chaque édition des journaux télévisés est suivie avec une impatience grandissante, dans l’attente de l’annonce officielle des noms qui viendront compléter la première législature du Sénat.
Un Pouvoir Discrétionnaire du Chef de l’État
La Constitution togolaise, en son article 10, prévoit que le Sénat est composé à deux tiers de membres élus par les représentants des collectivités territoriales et à un tiers de personnalités désignées par le Président du Conseil. Toutefois, en l’absence de cette instance, c’est bien le chef de l’État en exercice qui, selon l’ordonnance n°2024-001/PR du 5 novembre 2024, détient la compétence exclusive de nommer ces 20 sénateurs.
Cette prérogative relève du pouvoir discrétionnaire, laissant au Président toute latitude pour choisir les profils qui, selon lui, contribueront efficacement à l’activité législative et à l’équilibre institutionnel du pays. En d’autres termes, la loi n’impose pas de critères précis pour ces nominations, conférant ainsi au chef de l’État une marge de manœuvre totale quant aux choix des personnalités.
Un Moment de Fièvre Politique et de Manœuvres
Dans l’ombre, les tractations vont bon train. Selon plusieurs sources, de nombreux acteurs politiques espèrent secrètement figurer sur cette liste tant convoitée. Cette période d’attente est également propice aux influences de divers cercles religieux et traditionnels, où prières et démarches mystiques se multiplient, chacun cherchant à peser sur le destin politique des futurs sénateurs.
Vers l’Installation Effective du Sénat
L’enjeu de ces nominations est d’autant plus crucial que le Sénat doit impérativement être constitué avant le 6 mars 2025, date prévue pour sa première session de droit. Cette institution, réintroduite par la Constitution du 6 mai 2024, représente une avancée majeure pour la décentralisation du pouvoir et le renforcement de la gouvernance au Togo.
Alors que l’attente se prolonge, une seule certitude demeure : le Président Faure Gnassingbé tranchera en son temps, et ses choix façonneront durablement le paysage politique togolais dans les années à venir.