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Friday, July 11, 2025
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Togo : Sans classe moyenne forte, l’entrepreneuriat des jeunes est voué à l’essoufflement.

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Sylvanus Akanho, dans sa tribune, souligne les défis critiques que rencontrent les jeunes entrepreneurs au Togo. Malgré les efforts de l’État pour promouvoir l’entrepreneuriat comme moteur de développement, ces derniers se heurtent à des obstacles majeurs tels que le manque de financement, des charges fiscales lourdes, et des réseaux économiques fermés.

L’un des problèmes sous-jacents, selon Akanho, est l’absence d’une classe moyenne forte, essentielle pour soutenir la consommation locale. Il appelle à une refonte de la fiscalité et à un changement radical du modèle économique afin de revitaliser l’entrepreneuriat togolais et de le rendre véritablement compétitif et durable.

Lire la Tribune 👇🏿

Dans un pays où l’État promeut l’entrepreneuriat comme levier de développement, les jeunes porteurs de projets se heurtent à une réalité implacable :

  • Difficulté d’accès au financement sans garanties solides
  • Charges fiscales disproportionnées
  • Opportunités verrouillées par des réseaux clos ou politisés

Mais le problème dont on parle le moins et qui est pourtant central c’est le manque cruel d’une classe moyenne forte pour consommer leurs produits et services.

La classe moyenne togolaise, souvent assimilée aux fonctionnaires d’état ou cadres du privé, est numériquement faible et économiquement fragile avec des revenus mensuels entre 100 000 et 300 000 FCFA, asphyxiée par :

  • la cherté de la vie (loyer, transport, scolarité, alimentation)
  • les charges familiales étendues (solidarité sociale obligatoire)
  • et l’absence d’épargne ou de capacité d’investissement. Résultat : aucune capacité de consommation durable, encore moins d’investissement dans l’économie locale.

Les jeunes entrepreneurs même innovants se retrouvent dans un marché en déséquilibre, sans acheteurs.

  • Leurs produits sont trop chers pour les couches populaires, face à la concurrence des importations à bas coût
  • Pas assez “premium” pour attirer l’élite, souvent fascinée par les marques étrangères
  • Et inaccessibles pour une classe moyenne appauvrie

Quant à la classe supérieure majoritairement politique ou administrative elle oriente sa consommation hors du pays :

  • Soins à l’étranger
  • Voyages et loisirs hors sol
  • Produits de luxe importés

Cette élite ne participe pas à l’économie locale réelle, et le ruissellement financier attendu n’a pas lieu.

Ce qu’il est donc possible de faire pour redonner du souffle aux jeunes entrepreneurs togolais en particulier et à l’économie en général est de :

  1. Faire émerger une vraie classe moyenne par une revalorisation des salaires, une fiscalité juste et des subventions ciblées.
  2. Alléger la pression fiscale sur les jeunes entreprises en mettant en place une imposition progressive adaptée à leur chiffre d’affaires.
  3. Investir dans les circuits courts et la consommation locale dans les administrations
  4. Orienter les marchés publics vers les vraies PME de jeunes, et non celles de façade et
  5. Changer le récit autour de la consommation locale, en donnant l’exemple dans les sphères publiques et médiatiques.

En conclusion, le Togo regorge de talents, d’idées, de produits, tout secteur confondu.
Mais sans consommateurs solvables, il n’y a pas de croissance durable.

Faire émerger une classe moyenne viable n’est donc pas un luxe mais une urgence économique.

Sylvanus AKANHO

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